Photographie

« Echos Système », à la Fondation Manuel Rivera Ortiz dans le cadre des Rencontres photographiques d’Arles, 2021

A l’occasion des Rencontres photographiques d’Arles, la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, propose une exposition sur le thème du vivant, « Echos système ». Le sujet permet de réunir une soixantaine d’artistes, plus de quinze travaux, regroupant des artistes émergents, des invités et des collectifs. L’année est placée sous le signe de la planète, de la diversité et de l’ouverture. Du 4 juillet au 26 septembre 2021, dans le cadre du programme associé des Rencontres.

Le festival photographique d’Arles est un évènement incontournable pour les artistes photographes. Il a été fondé par l’écrivain Michel Tournier, l’historien Jean-Maurice Rouquette et  Lucien Clergue, grand photographe arlésien. Il réunit différents intervenants du monde photographique, dirigé par Christoph Wiesner. Plus de quarante expositions sont prévues dans les différents lieux patrimoniaux de la ville.

« Echos système » est un programme d’expositions, envisageant « le vivant », incertain, en transformation, en mutation. Les contextes territoriaux sont marqués et singuliers. Quinze expositions. Les artistes ont différentes approches et traitent de la migration, de la mémoire, du féminisme et du colonialisme. Il s’agit aussi de réalité virtuelle augmentée avec « Au bord du réel » de Jean Christian Bourcart et d’archives avec « Time Atlas » de Nina Vatanen. Il est question aussi de masques que les personnes peuvent porter pour répondre dans ce monde où la société est exigeante, dans la thématique de Fotohaus, Persona. Toutes ces œuvres sont protéiformes et font écho à l’humain et à l’environnement.

Avec les travaux de Mathias Benguigui, Jean Christian Bourcart, Jérôme Cortie, Hoël Duret, Alberto Giuliani, Elsa Leydier, Philip Montgomery, Manuel Rivera-Ortiz, Niina Vatanen, Anno Wilms, Barbara Wolff, le collectif LesAssociés, les associations Paris-Berlin>fotogroup et CHAUSSEE 36 ainsi que des œuvres issues de la collection Archive of Modern Conflict (AMC). 

Interview : Florent Basiletti, directeur artistique

– Pour cette nouvelle édition des Rencontres photos d’Arles, les thèmes des expositions sont toujours aussi variés, insistant aujourd’hui sur la planète. Que pensez-vous de ce sujet « Echos Système » ?

FB : Le sujet est très important aujourd’hui après la crise que nous avons traversée, la COVID 19. La vision de notre planète n’est pas une vision aboutie. Elle a des écarts et des relations différentes en fonction des artistes.  La planète et l’écho système sont au centre des principales préoccupations du monde. Avec cette exposition, l’art traite d’un sujet qui nous touche. Les artistes proposent un nouveau regard sur la planète. Dans « Echos », au pluriel, « système », les expositions au sein de la fondation se juxtaposent, pour parler d’un monde incertain, mouvant. Les artistes ont leur propre vision.

– Comment avez-vous fait le choix des artistes photographes intervenants ?

FB : Je parlerai de regroupement d’expositions et d’artistes intervenants. Nous avons invité le collectif LesAssociés (« D’ici, ça ne parait pas si loin »), les associations ParisBerlin>fotogroup (« Sauver les corps ») et CHAUSSEE 36 (« Behind desire ») à la fondation, car ils ont perdu leur lieu d’expo. Leur programmation rentre donc en écho avec la nôtre. Il y a aussi des expositions qui devaient avoir lieu l’année dernière et ont été reportées à cette année.  J’ai personnellement invité plusieurs artistes, des artistes émergents, comme Jérôme Cortie. Pour lui, il s’agit d’une première exposition après sa sortie d’école.  Ou encore Hoël Duret. Elsa Leydier et son sujet « Les Marques » qui traque la perfection à l’imperfection des corps féminins dans les représentations contemporaines. Je les accompagne sur leur nouvelle production, avec l’aide de nos partenaires et de notre expertise. Leur démarche rentre dans ce sujet « Echos système ». Elsa a une approche singulière, elle fait pousser des plantes dans les images, un exercice assez compliqué. Avec notre partenaire ChromaLuxe, nous avons pu faire de la sublimation sur aluminium. Les plantes peuvent pousser dans les images. Elles sont durables. Les spectateurs ont une nouvelle vision de l’image, ils peuvent l’arroser, pour faire pousser les plantes. Les codes de représentations classiques sont cassés.  

– Quel lien réunit les artistes à travers leurs œuvres ?

FB : Le premier lien est le rapport au vivant ; le vivant, plante unique. Il y a une relation avec l’idée de la mémoire et des questionnements sur les archives. Je pense aux travaux de Jérôme Cortie, « Sauvegarde retrouvée », exposition virtuelle hybride, celle de Manuel Rivera Ortiz avec « Cuba », où les archives ont une place forte (importante ?). Certaines œuvres montrent que le vivant change et évolue avec la technologie. Exemple : chimères visuelles qui se superposent. Les travaux d’Alberto Giuliani où il explore l’avenir de l’humanité, « Survaving humanity ». Nous avons aussi la collection Archive of Modern Conflict (AMC), une des plus grandes collection photographique, autour des archives. Il y a une relation au vivant lorsqu’on parle de territoires. Le projet de Matthias Benguigui, « Les chants de l’Asphodèle » évoque la migration. Le rapport du vivant est inscrit dans le titre, dans le choix des photographies. Il est question de rapport aux territoires et aux frontières. Le mot « échos » est à prendre à son sens premier : notre relation au vivant et l’écho qu’il peut y avoir de l’un à l’autre. Voilà l’idée de la programmation.  

– En quoi le mot « vivant » prend tout son sens dans cette exposition ? Comment les artistes le soulignent-ils ? (Contexte après COVID : influence œuvres)

FB : « Vivant » est réellement le mot qui entre dans ce programme d’expositions. La première démarche est d’observer l’œuvre et ensuite il faut prendre du recul face à elle. « Sauver les corps » est une exposition qui retrace les photographies prises dans plusieurs villes en France pendant la crise sanitaire. Ce sont des personnes dans leur milieu, dans leur environnement. Certains artistes ont créé leurs œuvres avant la COVID et d’autres l’ont pris pour sujet. Il a changé notre rapport au vivant. Dans ma direction artistique et pour le besoin de la fondation, il est important de mettre en avant la valeur du « vivant », comme une bouffée d’oxygène.


« Echos système » 

Fondation Manuel Rivera-Ortiz 

Pour la photographie et le film documentaires

18 rue de la Calade, Arles

Du 4 juillet au 26 septembre 2021

Première image © Jerome Cortie, Sauvegarde retrouvée

Mrofoundation.org

http://www.rencontres-arles.com

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