José, auteur, compositeur et interprète, musicien du groupe « Stuck in the sound », présente son dernier EP intitulé « Paraiso », composé de quatre titres. Une aventure en solo, où il mêle à la fois le portugais, sa langue de prédilection, l’anglais et le français. D’un genre pop, la musique est mise en valeur par des sons électro ultramodernes. Sortie chez Upton Park, le 7 mai 2021. Le clip vidéo « Primavera » est sorti ce même mois, un hommage intime chanté en portugais.
Membre du groupe « Stuck in the sound », il se lance en solo dans cette aventure musicale et s’impose sur la scène indie-rock française.
Après l’EP « Dada », quatre titres, il mêle à la fois les sons électro et une musique plus ensoleillée de fado, une musique plus traditionnelle et plus pop.
L’œuvre est poétique et éclectique, composée de douces mélodies imprégnées de ses origines portugaises. Le clip vidéo de « Primavera » met en scène José lui-même dans les bois, une ballade intime.
La mélancolie, la douceur et le tempo font référence au fado, musique traditionnelle portugaise. Les accords de guitare accompagnent la voix du chanteur et celle des chœurs sur le refrain, dans un tempo lent et crescendo. L’atmosphère en devient presque sacrée.
« Magic Espace » propose une ambiance différente, un son électro, rapide. L’EP est une savante composition entre poésie mélancolique et rythmes modernes entraînants. Il explore les directions musicales qui font l’identité de son projet de José. Les autres titres sont à découvrir.

Interview : José Fontao
-Quand avez-vous commencé à faire de la musique et quel est votre instrument de prédilection?
J : Mon instrument de prédilection est la guitare. J’ai commencé à m’y intéresser lorsque j’étais enfant. Je suis autodidacte. Elle faisait partie de mes principales occupations et j’en jouais avec naturel et envie. Ensuite, je me suis mis à chanter dans des groupes et j’ai découvert ma voix et ma capacité. Chanter est devenu nécessaire. A l’époque, remplir le vide par un instrument m’attirait. Je voyais cela comme un pouvoir, celui de dire des choses. La guitare est pour moi le premier outil.
J’ai ensuite intégré un groupe de rock, « Stuck in the sound » il y a presque 19 ans. Depuis trois ans, je compose et écris des textes qui ne correspondent pas vraiment à l’esprit de mon groupe. Je me suis donc lancé dans cette nouvelle aventure en solo car je voulais en faire quelque chose. J’avais besoin de m’exprimer différemment.
-Quel est votre univers musical ? Dans quel genre vous situez-vous ?
J : J’écoute de tout. Mon univers musical est riche et varié. Il est évident que j’ai une culture rock. J’aime beaucoup écouter de la musique du monde, la musique portugaise, orientale, électro. Des groupes comme Altin Gün , un groupe turc, ou encore Khruangbin. Ainsi, je me disperse totalement en tant que compositeur, un défaut ou plutôt ma force. Je suis éclectique. Cet EP le prouve dans le sens où je mets tout ce que j’aime composer dans cet album sans qu’il y ait réellement de cohérence. J’assume le fait de passer d’une chanson complètement électro à une chanson folk portugaise. « Dada » et « Primavera » sont de deux styles différents. Il y a pourtant un ADN commun. Nous retrouvons dans la chanson « Primavera », d’inspiration sacrée, des sonorités électro.
-Pour ce nouvel EP intitulé « Paraiso », quelles ont été les étapes de création ?
J : La première composition de cet EP est « Magic Escape ». Je l’ai écrite, il y a quatre ans. Je l’ai gardée sans changement et la chanter en portugais ne convenait pas. J’ai essayé de chanter tous les titres en portugais. Cela n’a pas fonctionné. J’ai composé ensuite « Primavera » qui s’appelait au départ « Française », puis « Portugaise » lorsque je l’ai chanté en portugais. Lorsque je suis allé chercher une version plus personnelle, plus intime, je l’ai intitulé « Primavera ». Puis, « Paraiso » et « Purple », de l’instrumental pour le dernier. Le processus de création est toujours le même. Je commence par trouver la mélodie et j’y reviens. J’adore l’écriture instantanée et composée.
– Qu’évoque le dernier titre « Primavera » printemps : un renouveau, un changement ou est-ce une réelle déclaration d’amour? De quoi vous inspirez-vous ?
J : La chanson a pour thème la relation d’un père et sa fille. Elle parle de relation entre mon frère et sa fille, ma nièce April qui veut dire « printemps », « Primavera ». C’est une chanson d’amour, d’un père pour sa fille au travers du regard d’un autre, de son grand frère. Les teintes de fado pourraient évoquer la tristesse mais plutôt la mélancolie qui est un dérivé de l’amour. Il faut écouter cette chanson comme une force. J’ai toujours eu dans mon processus créatif la thématique de l’héroïsme. Un père qui éduque sa fille est une preuve d’héroïsme.
-En quoi la langue portugaise est-elle bien adaptée à votre musique ? Qu’apporte-t-elle ?
J : Je compose mes chansons et je prends ensuite la décision de la langue. Il est question de feeling et de sonorité. Le portugais est ma deuxième langue natale. J’ai voulu l’utiliser. Lorsque je me mets à chanter en portugais, je me retrouve enfant. Cela me rappelle de souvenirs de ma grand-mère, mes souvenirs de vacances, des sensations, des gourmandises, des paysages. Le portugais, langue ternaire et malléable, était bien adapté à cette mélodie. Je ne dénigre pas le français, certains artistes comme Baschung le rendent chantant. Je n’y parviens pas. Le portugais me fait dire des choses belles à mon sens. Choisir une langue étrangère est comme un masque, je me dévoile masqué. La contradiction est intéressante. La démarche est sincère.
-Avez-vous un souvenir marquant, une rencontre déterminante dans votre carrière ?
J : Il me vient à l’esprit une anecdote. Un de mes groupes fétiches que j’ai suivi et longuement écouté, les « Pixies » , était souvent en concert à Paris. J’allais les voir et je leur donnais mes démos. Je les ai croisés avec mon groupe « Stuck in the sound » , lors du festival de musique « Rock en Seine ». A l’époque j’étais sur « Vine », une application pour humoristes. Je faisais des blagues. J’avais beaucoup de followers. Un jour, Frank Black, le chanteur des « Pixies » , m’a écrit sur cette application en répondant à l’un de mes sketches : « Je vais apprendre la langue française, merci beaucoup ». Je n’y croyais pas. Je lui ai rappelé que nous nous étions croisés à plusieurs occasions. Il m’a aussitôt répondu qu’il connaissait bien le groupe. Ce moment là m’a marqué, comme quoi la vie est pleine de surprises.
-Après la sortie de cet EP, quels sont vos projets ?
J : L’EP sort le 25 juin. En parallèle, je travaille sur un nouvel album avec mon groupe « Stuck in the sound », sortie prévue pour octobre 2021. J’ai dans l’idée aussi de sortir un album complet en solo. Pour cet été, avant d’organiser des concerts pour mon projet solo José, je devrai réaliser des Dj set améliorés avec mes platines où je chante et je passe des sons.
Le clip-vidéo « Paraiso » devrait être présenté fin mai, un clip surprenant en animation. Un autre clip est en préparation pour le titre « José José José », un titre que vous découvrirez dans l’EP, en juin.
« Paraiso »
Nouvel EP
José
Du groupe « Stuck in the sound »
Sortie le 7 mai 2021
Chez Upton Park
Clip-vidéo du titre « Primavera »