Jeune artiste peintre parisien, Nicolas Bijakowski, envisage l’oeuvre comme une forme libre, abstraite, qu’il construit peu à peu selon son inspiration. Il fait de la matière son premier outil et peut très bien la trouver dans la nature. Cette approche assez libre de la création en fait son style, sa marque. Les toiles sont le reflet de sa vision du monde.
Après avoir réalisé des graffitis sur des murs, effectué quelques croquis, il fait les Beaux-arts de Cergy. Très vite il commence des séries.
Une première exposition dans un lieu médical, puis dans des lieux de vie. Puis, la galerie Athéna, à Binic, l’a accueilli en juillet 2020.
Il vient de collaborer à une l’exposition collective à Perth, en Australie, à la galerie Kamile, qui a pris fin en janvier 2021.
Il participe aujourd’hui à une exposition virtuelle en ligne, sur le site www.quarantenagaleria.com
Nicolas travaille sur différents projets dont une exposition, en Bretagne, pour l’instant reportée, en raison de la crise sanitaire.
Interview : Nicolas Bijakowski
– Quand avez-vous fait le choix artistique de la peinture et quand est-elle devenue votre principale activité ?
NB : J’ai choisi la voix artistique après avoir passé un bac général. Entre faire comme mes copains, des maths, ou autres, je me suis orienté vers l’art. J’avais une attirance particulière pour ce domaine. Je faisais depuis quelques années du graffiti, du street-art avec des amis, le soir. Une année de transition après le bac était essentielle pour moi. Puis, j’ai été admis à l’école des Beaux-arts de Cergy, en 2018. Grâce à cette école, j’ai pris cette direction. Il était important que je me lance dans ce milieu avec une solide formation, j’avais besoin d’une base de culture générale en art.
Ma première exposition a eu lieu en 2015, dans un cabinet médical. Rapidement, on m’a proposé d’exposer mes œuvres dans des lieux de vie. Inscrit aujourd’hui à la Maison des artistes, la peinture est devenue ma principale activité.
– Quelles sont vos influences artistiques ? Vos références en terme de peinture, d’art ?
NB : L’élément déclencheur a été la peinture de Pierre Soulages. J’ai toujours été attiré par son utilisation des matières. J’ai rarement vu cette relation, dans les autres expositions, entre la lumière et la matière. Aujourd’hui, je fais plus référence aux œuvres d’André Marfaing et j’aime beaucoup l’atmosphère qui se dégage du travail de Rothko. En terme de structure, de composition et de peinture, je me suis beaucoup inspiré de Charlotte Perriand pour les formes et les lignes de son œuvre. Je ne m’apparente pas à des artistes en tant que personne mais plus pour l’atmosphère, en terme d’esthétique.
– Quelle est votre technique picturale ? Peinture à l’huile ? Grands formats ?
NB : Je travaille surtout par pulsions. Sans être régulier chaque jour dans un atelier, je crée selon mon inspiration. Je réalise des formats moyens pour des raisons d’espace, en 120, 140 cm. Je travaille des compositions où je lie les formats entre eux. Je m’éloigne du format paysage, rectangulaire. La forme est plus libre que quatre côtés. La technique est un mélange de tout : acrylique, huile, enduit, eau, pigments. À la campagne, je pars toujours sans peinture, seulement avec le rouleau de toile. Je peins avec ce que je trouve dehors. Je vais casser de la brique, trouver des pigments ocres, je vais les mélanger à de la glaise, du charbon du barbecue de la veille. J’utilise la peinture seulement dans mon atelier à Paris. Je travaille dehors dès que je peux, même en plein hiver. Je joue avec le temps, avec la pluie, élément intéressant qui va venir sur la toile posée au sol. C’est un choix de ne pas contrôler l’esthétique finale de la peinture et de laisser les matériaux jouer entre eux sans que je sois maître de la forme ultime. Puis, je fixe et je vernis les toiles. Ma peinture vit. Je ne souhaite pas qu’elle soit figée.
– Comment abordez-vous la création de vos toiles ? Quelles sont les différentes étapes ? Où trouvez-vous l’inspiration ?
NB : Ce sont des temps de travail, des images que j’enregistre consciemment ou inconsciemment. Je m’inspire des lignes, des couleurs et des transparences. J’aime les paysages où l’horizon est très loin. Je ne fais pas de croquis. A un moment donné, je vais avoir quelque chose à dire. Je considère que la création est un dialogue. Je peux peindre deux ou trois toiles à la suite. Je m’inspire énormément du contraste de la ville, le monde urbain, et de la Creuse, là où j’ai grandi. Le passage de Paris à la Creuse est très particulier. Lorsque l’on y arrive, on a l’impression que tout nous manque et en venant à Paris, qu’il nous manque vraiment tout. On ne comprend pas, on pense que l’on a tout mais, est-ce le bon endroit ? Les atmosphères m’aiguillent sur les couleurs, sur les teintes et les transparences. La ligne est l’équilibre dans chaque toile. La base pose le décor. Je peux m’inspirer des architectures contemporaines, de vieilles maisons, d’immeubles comme à la Défense où il y a beaucoup de lignes, espace inspirant. Cet équilibre-là est aussi important que celui de trois arbres dans un champ. J’utilise ce lien entre les deux pour poser la scène. Je fais même disparaitre ma signature pour ne pas déséquilibrer ma toile.
Sans être complètement fan de l’esthétique finale, j’aime le caractère que la peinture va avoir, le rendu. Les vues du ciel sont très inspirantes pour mon travail. Il y a toujours une logique. L’eau a un chemin prédéfini. Le jeu de « grappillage » de l’eau dans la terre est toujours similaire. On retrouve toujours la linéarité. Ce phénomène est inspirant.
– Vos projets et expositions à venir ?
NB : J’ai exposé dernièrement en Australie. Cette exposition collective s’est terminée le 31 janvier 2021. En raison de la crise sanitaire, je n’ai pas pu y aller.
Je travaille actuellement à une exposition en ligne. J’ai été contacté pour la faire. Il s’agit d’un mélange de curateurs du Chili, d’Inde, du Guatemala et d’Argentine. Un vernissage en ligne a eu lieu réunissant tous les artistes. Des cycles sont organisés tous les mois.
Le site : www.quarentenagaleria.com
Une de mes expositions prévue pour juin 2021, en Bretagne, est reportée.
Œuvres picturales
Nicolas Bijakowski
Exposition en ligne
Exposition reportée, à la galerie Athéna, à Binic