Culture Photographie

Circulation(s), 11ème édition du Festival de la jeune photographie européenne

Le festival photographique « Circulation(s) », créé il y a 10 ans, organisé par le collectif  Fetart association de promotion pour la jeune photographie européenne, a pour but de soutenir la photographie émergente européenne. Elle présente un panorama de la nouvelle génération, programmé du 13 mars au 2 mai, au Centquatre-Paris. Exceptionnellement cette année, des formats digitaux sont proposés.

Le festival propose un regard croisé sur l’Europe à travers la photographie.

33 artistes vont y participer avec 300 œuvres, 29 projets, 12 nationalités, évènement ponctué de performances.

Le focus se porte sur le Portugal, en partenariat avec la Délégation en France de la la Fondation Gulbenkian, avec quatre artistes à l’honneur sélectionnés : Beatriz Banha, Pedro Freitas Silva, Bruno Silva, Sofia Yala Rodrigues.

Le festival rejoint cette année les membres du réseau EMOP (European Month of Photography). Dans le cadre de la thématique de 2021, «repenser la nature », le festival expose le duo Inka et Niclas (Finlande-Suède).

Le collectif Fetart propose une nouvelle identité visuelle et collabore, pour la scénographie, avec le studio Big time

La volonté de ce festival est de mettre en lumière les artistes émergents et de repousser les frontières en découvrant des cultures, des richesses et des problèmes selon le thème choisi. Il s’agit pour la plupart de thèmes sociaux et d’images du réel. La culture devient un moyen de se réunir, de vivre l’Europe, d’échanger et de découvrir de nouveaux talents.

Notons :

Discussion(s), Review(s) : lectures de portfolios, Capsule InFiné x Festival Circulation(s) part II, Fujifilm fait son show !, Little circulation(s), Hors-les Murs : Bibliothèque Lévi-Strauss, Circulation(s) et Ratp, Exposition Satellite en Arménie.

Crédit photo :Clara Chalou

Interview : Clara Chalou, coordinatrice du Festival Circulation(s)

– L’Europe est au centre de ce festival photographique, avec notamment un focus sur le Portugal. Quelle est votre rôle par rapport aux artistes et par rapport à la portée de cet évènement?

CC : Le festival Circulation(s) reste un tremplin pour les artistes en France qui résonne sur le territoire européen. Il défend les photographes en début de carrière. Nous restons une étape qui leur permet d’aller à la rencontre des professionnels et du grand public. Il était primordial de le faire en physique et en ligne pour soutenir les artistes, même sur cette édition qui est particulière par rapport à la crise sanitaire. Le fait de s’étendre sur le territoire européen nous permet de voyager et de faire voyager les personnes, les artistes étrangers.

Le festival s’inscrit dans des réseaux européens. Nous organisons des hors-les-murs à l’étranger. Nous faisons partie du réseau Emop (Europeen Month of Photography). Il rassemble plusieurs festivals de photographie sur toute l’Europe. Nous sommes cinq membres. Nous sélectionnons cinq photographes lauréats qui font partie du réseau Emop. Ces photographes voyagent et sont exposés dans les différents festivals. Une édition est faite autour de ce projet là.

Une exposition, hors les murs, des œuvres de deux photographes participant à Circulation(s), va débuter lundi 22 mars, en Arménie, à Erevan.

Le festival permet de s’étendre à différentes échelles, sur le territoire français en amenant des photographes étrangers et sur le territoire européen en créant des rencontres et des réseaux. Circulation(s) est une plateforme d’échanges autant pour les artistes, pour le public que pour les professionnels.

-Dans le choix des artistes photographes de la sélection Circulation(s), quel dénominateur commun avez-vous pu constater par rapport à leur vision du monde, à leur réflexion ?

CC : Circulation(s) n’a pas de thématique précise. On sélectionne les artistes. Des grands thèmes en ressortent. Nous sommes face à des photographes très engagés, dans la force de création, ils ont ce besoin de créer. On est dans un engagement autant sur un fond que sur la forme, engagements politiques, sujets forts et vrai engagement artistique avec des partis pris du médium de l’image. Certains artistes sont complets et ont des réflexions denses.

Quatre thématiques ressortent souvent, pas forcément visibles au sein de l’exposition. Il y a une thématique atour de l’enpowerment féminin et de l’engament féminin. Nous exposons pour la plus grande majorité des femmes. Certains sujets sont très engagés. Celui de Chiara Cordeschi (Italie) pose la question de la féminité. Le projet d’Aida Bruyère (France) analyse la danse et le bootyshake. Elle travaille sur la réappropriation de son corps en tant que femme. Beaucoup de sujets sont autour de l’intime, en lien ou non avec le confinement, ce qui a retenu notre attention.

Crédit photo: Béatriz Banha

Béatriz Banha a traité son confinement avec son grand-père, au Portugal. Nous avons été touchés par la manière d’aborder le confinement de différentes façons pour tous. Jesper Good a mis en scène ses parents dans des postures politiques. Il leur fait jouer un rôle de politiques en train de monter une campagne. Comment se réapproprier son espace commun ?

Le travail de Bobby Beasley (Angleterre) qui a photographié, un peu à la manière de Martin Parr, son quotidien, pendant cette période particulière. Il en fait ressortir des images très libérées.

Tous ces regards questionnent un peu la situation de cette année. Parallèlement, il y a des sujets de voyage, avec le travail d’Elliot Verdier (France), de Benjamin Schmuck (France) au Bénin, photographies de vaudou, de très belles tenues traditionnelles. On remarque cette volonté d’aller vers un ailleurs, une ouverture vers le monde.

Dans Natural terre, les photographes se plaisent à questionner le futur et posent la question de la place de l’homme dans la nature. Notons le travail de Thomas Lopes et Joanne Joho (France/ Suisse). Ils ont inventé une agence de voyage pour partir dans l’espace.

-Quels artistes dans cette édition vous touchent particulièrement ? Pourquoi?

CC : Je suis très sensible au projet de Jesper Boot (Pays-Bas) qui met en scène sa famille. Il questionne l’image politique, la place de l’image dans les médias et la facilité de recréer des codes déjà institués. Il le fait de manière intelligente et humoristique. Je pense que le sujet est primordial. Ces codes sont oubliés, il est important d’avoir des rappels. J’aime beaucoup le travail de Bianca Salvo (Italie) pour son esthétique. Elle traite de l’imaginaire commun que l’on a sur le voyage facial. Elle a récupéré un fond d’archives de la Nasa qu’elle a traité de manières différentes : des collages, des sculptures. Elle montre comment la photographie a eu un impact sur notre imaginaire commun, comment elle a créé des images sur cet univers spatial qui nous fascine, comment elle a prouvé que la photographie a permis de faire de nombreuses découvertes sur d’autres planètes. Elle traite le sujet de manière esthétique très contemporaine.

Le travail de Mathias de Lattre (France) m’interpelle. Il a pris pour thème la maladie de sa mère, la bipolarité. Il montre l’effet de l’utilisation des psychotropes pour la soigner. Ce sont des champignons hallucinogènes pour soigner des troubles psychiques. Ce travail artistique est très beau et bien documenté.

J’aimerai en parler de beaucoup plus.

Crédit photo : Bobby Beasley

-Le festival a aujourd’hui plus de dix ans,  a-t-il évolué ? Plus encore avec la crise sanitaire ?

CC : Oui, il y a une volonté permanente au sein du collectif de se remettre en question et de tester de nouvelles choses. Notre manière de travailler est totalement collective. En dix ans, nous nous sommes permis d’avoir des fonctionnements différents, comme des directions artistiques externes. Cette année, nous signons la direction artistique au nom du collectif Fetard, avec des scénographes dont Big time. Une grande première. La collaboration s’est très bien passée. Nous avons donc repensé nos espaces d’exposition. Il est important de se renouveler.

Le contexte actuel nous a permis de se prouver qu’il est possible de faire les choses, de s’adapter. Nous avons su nous poser des questions sur le contenu digital. Nous avons prévu tout une programmation en ligne sous forme de rendez-vous (samedi 21 mars). Nous allons faire des vidéos avec des artistes présentant leurs travaux. A travers cette digitalisation, nous avons voulu garder le côté ludique, collectif et mettre l’humain au centre de notre démarche. Nous avons prévu des lives, des questions réponses. A chaque édition, des rendez-vous tels que Little Circulation(s), pour les enfants, la playlist du label Infini, les lectures de portfolios pour les photographes professionnels et des rencontres.

11 ème édition du festival de la jeune photographie européenne Circulation(s)

Du 13 mars au 2 mai 2021

Centquatre- Paris

5 rue Curial, 75019 Paris

 Eleonora AGOSTINI (Italie), Anne Sophie AUCLERC (France), Bobby BEASLEY (Angleterre), Jesper BOOT (Pays-Bas), Aida BRUYERE (France), Lucas CASTEL & Mathilde MAHOUDEAU (Belgique), Chiara CORDESCHI (Italie), Karolina ĆWIK(Pologne), Mathias DE LATTRE (France), Nina FRANCO (Angleterre/Brésil), Elodie GRETHEN (France), Varya KOZHEVNIKOVA (Russie), Thomas LOPES & Joanne JOHO (France et Suisse), Elie MONFERIER (France), Eleonora PACIULLO (Italie), Mathias PONARD (France), Bianca SALVO (Italie), Benjamin SCHMUCK (France), Eleonora STRANO (France/Italie), Charles THIEFAINE (France), Francesca TODDE (Italie), Elliott VERDIER (France), Marianne & Katarzyna WASOWSKA(France/Pologne), Hanne (Hanna) ZARUMA (Ukraine)

Collectif Fetart

Programmation en ligne, version digitale

Vidéo avec les membres du collectif et quelques artistes

Rencontres et E-lecture de portfolios

Little Circulation(s), pour le jeune public, 5 à 12 ans

Circulation(s) et RATP : Bruno alvo, B. Schumck, B. Beasley, Inka et Niclas

Studio(s) photo

Hors les murs à la Bibliothèque Claude Lévi-Strauss

Télécharger les playlists 9PM

Chaine Youtube

www.circulation(s).com

www.fetart.org

www.bigtime.studio.com

www.twice-studio.com

A suivre sur Instagram : festival_circulation(s)

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