Culture peinture

« Pandora », exposition des œuvres picturales de Jafet Blanch

Jafet Blanch, est un artiste peintre originaire de Barcelone. Sa peinture est un mélange d’hyperréalisme et d’abstraction. Dans sa démarche artistique, il cherche à recréer la réalité à sa manière. Il s’intéresse aux détails et à la couleur. Sa dernière série intitulée « Pandora » sera exposée à la galerie Deux6, à Paris, du 15 septembre au 21 novembre 2020.

Une première exposition solo a eu lieu à la galerie Solo Expo N2 en 2017, à Barcelone. Il participe aussi à de nombreuses expositions collectives, comme à la  Swab art fair en 2015 à Barcelone, au Crossroads London art fair, en 2016, au Way Art festival, en 2017 et au Kunst Rai Art à Amsterdam, en 2018. 

Des touches abstraites et dynamiques se retrouvent dans ses œuvres qui évoquent les maîtres de la renaissance espagnole.

A travers des paysages, des personnages, des portraits, avec un  trait précis, Jafet Blanch propose un voyage. Le spectateur interprète singulièrement ce qu’il voit de réel. L’artiste porte une attention particulière aux  couleurs vives qu’il fait ressortir sur ses toiles.

Interview: Jafet Blanch

-Vous avez choisi assez jeune de suivre des cours d’art de peinture et de dessin. Quand avez-vous réellement décidé d’en faire votre métier ?

JF : Puisse-t-il être un travail! Un travail conventionnel où l’on rentre à la maison, déconnecte et oublie tous les problèmes. Mais l’activité d’une personne créative qui se consacre à l’art est beaucoup plus absorbante, et contrairement à un travail, cela ne veut nécessairement pas dire que l’on gagne de l’argent. Au travail, vous obtenez ce dont vous avez besoin pour vivre, et dans l’art, vous trouvez la façon de dire ce que vous aviez besoin de dire sans savoir comment.

-Dans quel genre pictural vous-situez-vous ?

JF : Peinture figurative. Habituellement, mes tableaux recréent la réalité à travers certains personnages ou des natures mortes, bien qu’au-delà de ce qui est apparent, j’utilise de plus en plus ces éléments comme un prétexte pour explorer, à travers la couleur et les textures, un univers abstrait. Dans mes peintures, j’essaie de ne pas tout expliquer afin que le spectateur puisse compléter l’image avec son regard. Suggérer des formes stimule l’imagination de l’observateur et l’expérience, à mon avis, devient plus enrichissante.

-Quelles sont les étapes de la création ? Comment constituez-vous un tableau ? Est-une retranscription véritable de la réalité ? En quoi la couleur a-t-elle autant d’importance ? 

JF : Chaque auteur a sa propre méthode et chaque méthode produit une création unique. Il n’y a pas de recette si l’on cherche à découvrir de nouvelles choses, mais la discipline est un facteur déterminant. Certaines limites ou normes esthétiques définissent le style et l’élaboration d’un goût personnel, avec un regard plein d’intentions qui exprime adéquatement ce que je veux dire; c’est ma routine quotidienne. Dans mon travail, l’utilisation de la couleur joue un rôle important. Je fais généralement de nombreuses études de couleur pour trouver la bonne gamme dans chaque peinture. C’est sûrement dans l’utilisation de la couleur que l’on peut le mieux apprécier un exercice d’imagination qui va au-delà d’une transcription littérale de la réalité. Le résultat final est un réalisme fantastique qui, à travers un paysage de couleurs et de taches, représente des images quotidiennes avec un halo volontairement onirique.

-« Pandora » un titre évocateur ?

JF : Le mythe de Pandore nous parle des dangers de la curiosité. Ce personnage incarné par une femme a ouvert la boîte interdite et a déchaîné tous les maux de l’humanité, laissant comprendre que la curiosité a un prix, mais aussi une récompense: la connaissance. Les peintures de cette exposition tentent d’évoquer ce regard curieux, plein d’espoir.

-Comment envisagez-vous l’art aujourd’hui, dans ce monde assez perturbé et mouvementé ? Quels sont vos projets ?

JF : Je ne sais pas si notre monde actuel est plus ou moins dérangeant que celui de nos prédécesseurs, mais sans aucun doute, nous,  occidentaux, sommes des «esclaves» avec les plus grands privilèges que l’humanité a eu dans toute son histoire. Honnêtement, je n’aimerai pas être né à une autre époque.

L’histoire nous a appris que l’art a toujours été au service du pouvoir par la voie de la propagande. Des architectes, sculpteurs, peintres et écrivains ont servi aux chamans, dieux, empereurs, rois, religions et  aristocrates, et tous ont su perpétuer le symbole du pouvoir en illuminant les gens d’une certaine splendeur artificielle.         

Actuellement, les personnes les plus compétentes mettent leur talent au service du capital. Les grandes entreprises sont les nouveaux symboles du pouvoir, et le mot ‘Art’ englobe tellement de choses qu’il semble avoir perdu tout sens. Qu’est-ce que l’art et qu’est-ce qui ne l’est pas? Impossible de le savoir.                                

Le monde d’aujourd’hui devient une expérience virtuelle où seul le fonctionnel a de la place, et où notre mode de vie commence à être remis en question face à un futur où les machines effectueront notre travail de manière beaucoup plus efficace. Si nous valorisons les gens uniquement pour leur capacité productive et fonctionnelle, à l’avenir, l’être humain n’aura aucune raison d’exister. Il n’aura pas de sens car il ne sera plus utile dans une société hyper-technologique. Peut-être que cette nouvelle ère technologique est une bonne occasion de créer une vision différente qui nous permettra de mûrir et de remplacer les anciennes valeurs. Explorer d’autres manières de comprendre le monde pour mieux connaître notre rôle dans cet univers capable de s’éprouver lui même à travers de nous, serait un projet stimulant.

« Pandora »

Jafet Blanch

Exposition picturale

Du 17 septembre au 21 novembre 2020

A la Galerie Deux6

66 avenue de la Bourdonnais, 75007 Paris

http://www.deux6.com

http://www.jafetblanch.com

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