Photographie

« Dress code », exposition photographique à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, dans le cadre du programme associé des Rencontres de la photographie d’Arles

A l’occasion de la 53ème édition des Rencontres photographiques d’Arles et dans le cadre des Rencontres associées, la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, fondée en 2010, qui vise à encourager une nouvelle génération de photographes envisageant le monde, propose l’exposition « Dress code ».  Elle réunit plus d’une trentaine d’artistes et vingt expositions autour de l’identité et du vêtement dans le monde.
L’habit est perçu comme un objet d’identification culturel et social. Du 4 juillet au 25 septembre 2022.

Le vêtement peut sublimer le corps humain. Il est révélateur de codes et de normes.
Les différents thèmes de cette exposition : les Drag Queens de New York, les jumeaux au Nigeria, les rituels vaudou au Bénin et au Togo, les femmes zapotèques au Mexique…

Avec les travaux de Liza Ambrossio, Michela Benaglia, Delphine Blast, Manon Boyer, Bruno Cattani, Antonio D’ambrosio, Sanne de Wilde & Bénédicte Kurzen, Benoît Feron, Phumzile Khaanyle, Lawrence Lemaoana, Mathieu Richer Mamousse Lila Neuyre, Jeanne Frank, Frédéric Noye, Elina Brotherus & Sara I, Daniel Castro Garcia, le collectif  Five, Alexandre Dupeyron, Amin El Dib, Torsten Schuman et Tendance Floue.

Intetview: Florent Bassileti

(directeur artistique de la Fondation et commissaire d’exposition)

-Comment définiriez-vous « Dress code », nouvelle exposition à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz? Y-a-t-il un rapport cette année avec les sujets des Rencontres 2022?

FB: « Dress code » a une ouverture différente. « Échos système », l’exposition de 2021, avait un rapport assez critique ou conceptuel des œuvres artistiques. Là, les artistes ont une approche beaucoup plus forte, voire documentaire. Certains s’intéressent aux rituels et aux genres, une approche plus facile et le thème de l’identité du vêtement peut toucher plus de monde.
Ce programme d’exposition s’intéresse à l’identité, aux vêtements et décortique les regards que l’on peut poser sur eux dans le monde, avec des focus: les Drag Queens de New York, les femmes zapotèques au Mexique, les rituels vaudous au Bénin… Plusieurs artistes nous consacrent des focus sur l’identité du vêtement à travers le monde. Le sujet envisage aussi le vêtement comme un outil social, d’inclusion ou de revendications. Il est une forme de protection de soi, de carapace. Certaines personnes s’en servent pour laisser passer des messages. Deux thématiques sont sous-jacente au programme « Dress code », le genre et les rituels. Dans les questions du genre, on y voit cette volonté de revendications. Dans les rituels, on parlera d’uniformité et de religions, de créer un nouveau personnage, ou une identité multiple mais à la fois commune.
Il n’y a jamais de rapport avec les sujets des Rencontres photographiques. Des parallèles peuvent se faire par la suite. L’originalité du programme associé est d’être libre.

– Que pensez-vous de cet identification culturelle et sociale par rapport au vêtement?

FB: Le vêtement est un symbole de globalisation. Nous sommes dans une aire d’uniformité à travers les costumes qui ont été portés, notamment le costume d’arlésienne. Le vêtement est synonyme d’émancipation sociale et physique. Il permet de créer des identités singulières ou collectives. Il est aussi envisagé comme un outil de parure, la parure identitaire qui va apporter une touche religieuse, mystique, glamour ou performative. Je suis intéressé par toutes ces strates possibles. Ainsi, vingt expositions et une quarantaine d’artistes sont réunis. Ils prennent le pas différemment du marqueur de l’identité du vêtement.

– Comment avez-vous fait le choix des artistes ?

FB: Un sous programme fait partie du programme associé. Nous accueillons « Fotohaus », un programme « Sein und Schein », sans rapport avec le paraître mais qui amplifie le côté de l’identité.
La création du programme est partie d’une exposition, celle de Bénédicte Kursen et Sanne De Wilde dévoile, « Land  of Ibeji », deux artistes que j’ai rencontrés. J’ai beaucoup aimé leur projet sur les jumeaux au Nigeria, un travail très coloré et poétique. Les rituels sont très présents dans cette communauté. Cette approche du vêtement m’a plu. Beaucoup d’artistes ont cette part dans leur travail. Ainsi, j’ai voulu les réunir. Il y a beaucoup d’expositions sur le vêtement à travers la mode mais non comme identité, comme création en lui-même mais plutôt comme un rôle social. L’exposition comprend aussi des photographes émergents.
Pour la première fois, il y aura un catalogue d’exposition, un livre photographique.

-« Dress code » est-il un titre révélateur?

FB: Le titre est en effet révélateur. Il évoque à la fois le thème, l’identité du vêtement et apporte une touche moderne.
Nous accueillons cette année, à la Fondation, trois artistes ukrainiens réfugiés qui vont exposer pour « Dress code ».

-Quel artiste a retenu votre attention et pourquoi ?

FB: Je pense aux artistes émergents. Deux artistes présentent un travail intéressant et complémentaire. Le travail de Mathieu Richer Mamousse, « Anima », sur les croyances religieuses, a retenu mon attention. Il a parcouru le monde durant les évènements festifs et religieux. Son approche est sensible et poétique où il fait des arrêts figés de ces événements. On retrouve cet axe de collectif, de population collective   populaire.

A contrario, la photographe Manon Boyer, a fait un travail sur les Drag Queens à New York. Dans les coulisses, elle les a accompagnés dans leur préparation, jusqu’à aller chez eux; les faces cachées du devant de la scène. Elle témoigne de la transformation du corps du masculin au féminin. Le vêtement participe à ce changement.
Deux parures apparaissent dans ces deux projets, Mathieu avec une parure religieuse, populaire et Manon avec une parure de revendication, la part féminine. Ces deux travaux se répondent.

« Dress code »
Exposition dans le cadre des Rencontres associées
Les rencontres photographiques d’Arles

La Fondation Manuel Rivera-Ortiz
18 rue de la Calade, 13200 Arles

Mrofoundation.org

Du 4 juillet au 25 septembre 2022

Les commissaires de l’exposition : Marc Barbey, Anne-Marie Beckmann, Christel Boget, François Delvoye, Emilie Demon, Agathe Kalfas, Klaus Kehrer, Chiara Ruberti, Enrico Stefannelli, Yi-Hua Wu.

www.

https://morfoundation.org/programme-2022

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