
Photographe de voyage et éditorialiste, explorateur et curieux, Brian Hodges s’intéresse aux paysages et aux êtres. Vivant entre la Californie et l’Australie, il parcourt le monde et le relate à travers ses clichés grands formats, en couleur et en noir et blanc. Son outil est son appareil photo.
Avant de se lancer dans la photographie, Brian était ingénieur en logiciel à Paris et concevait des systèmes de télécommunication par satellite. Puis il a réalisé des travaux photographiques de commande et ses publications prennent place dans de nombreux magazines, Conde Nast Traveller, New York Times Style Magazine, Marie Claire, ELLE, Photo District News, National Geographic Traveler… Il soutient des associations caritatives du monde entier.
Brian capture des moments et des images authentiques. Il a participé à de nombreux festivals.
Il signe de nombreux livres photographiques : Food Festivals of Italy, Gibbs Smith Publishing, Gypset Style, publié aux éditions Assouline, en 2009 et Gypsie Travel, en 2015.
Brian Hodges s’intéresse avant tout à l’intensité du regard, à l’humanité et au moment capturé unique : Portraits d’hommes saints en Inde. Il continue aujourd’hui avec un projet sur l’Ouganda.
Le travail photographique de Brian sera exposé à la galerie Olivier R Bijon durant les Rencontres photographiques d’Arles en juillet 2021.
Interview, Brian Hodges
-Quelle a été votre première expérience photographique ? Quel a été le déclic ?
BH : Dans le cadre de mes études universitaires, j’ai passé un semestre à voyager à travers le monde sur un bateau tout en suivant des cours académiques. Le programme s’appelait «Semestre en mer» et nous avons visité 14 pays en 100 jours. L’un des cours auxquels je me suis inscrit était la photographie. Le professeur, Paul Liebhardt, était extrêmement inspirant et je suis tombé amoureux du portrait de voyage en grande partie grâce à lui. L’expérience «Semester at Sea» s’est avérée être un catalyseur de ma croissance artistique et culturelle. Depuis, j’ai visité plus de 60 pays et j’ai adopté la photographie comme forme d’art.
-Ingénieur en logiciel, comment la photographie a pris le pas sur votre chemin professionnel ?
BH : J’ai toujours eu une grande attirance pour le design élégant et je pense que cela peut s’appliquer aussi bien à un logiciel qu’à une photographie. J’ai passé dix ans à Paris à écrire des logiciels pour les télécommunications par satellite. Finalement, je suis devenu frustré de passer trop de temps derrière mon écran d’ordinateur et j’ai réalisé que je devais consacrer du temps à voyager et à développer ma culture. Le fil conducteur de ces deux carrières indépendantes est ma curiosité. Je suis inexplicablement amené à comprendre comment les choses et les gens fonctionnent. La caméra n’est en réalité qu’un outil que j’utilise pour me donner accès à d’autres personnes et cultures.
-Quelle est votre technique photographique ?
BH : Issu d’une formation d’ingénieur, j’ai tendance à me pencher fortement sur les aspects techniques de la photographie. Je suis à la maison avec des ordinateurs, donc le flux de travail de la photographie numérique est une seconde nature pour moi. Plutôt que de prendre une photo, j’aime penser que je fais des photos. Ma préférence est d’augmenter la valeur de production d’une image – prendre des photos sur un fond, ajouter de la lumière, etc. Dans mon travail de portrait, je préfère travailler lentement et délibérément. Grâce à cette approche, je trouve que je peux avoir le temps de me connecter plus profondément avec mes sujets.
-Vous avez parcouru le monde entier avec votre appareil photo. Comment saisir l’instant ? Quels sont les déclencheurs ?
BH : Souvent, j’arrive quelque part et je «sens» juste qu’il y a une photo à prendre. Comme j’aime pré-visualiser mes images, j’aurais parfois besoin de m’arrêter et de regarder autour de moi jusqu’à ce que l’idée de l’image se matérialise dans ma tête. Ce n’est qu’après que cela se soit produit que je prends mon appareil photo.
–Vous collaborez régulièrement avec de nombreux magazines et participez à différents festivals photographiques dans le monde. Quel est votre souvenir le plus marquant ?
BH : Cette année, j’ai eu le privilège de voir mes images présentées dans des festivals sur quatre continents. Malheureusement, en raison de la COVID (et en particulier des restrictions d’immigration m’empêchant de quitter l’Australie), je n’ai pu assister à aucun de ces événements. Cette année, mon souvenir le plus remarquable n’est pas un souvenir.
-Vous privilégiez la couleur dans vos photographies. Apporte-t-elle plus de profondeur, plus d’émotion ?
BH : Une photographie est une interprétation bidimensionnelle du monde dans lequel nous vivons. Je crois qu’une photo avec des qualités visuelles qui représentent fidèlement la réalité que nous voyons avec nos yeux est moins intéressante à regarder qu’une photo qui interprète ou transforme la réalité. Les photos en noir et blanc ont un impact car elles nous obligent à voir le monde d’une manière que nos yeux ne sont pas habitués à voir. Bien que j’apprécie beaucoup la photographie en noir et blanc, j’apprécie le défi supplémentaire de créer une image couleur qui a un impact similaire. Mon objectif n’est pas de créer une photographie qui représente fidèlement les couleurs que je vois, mais plutôt d’interpréter les couleurs pour un impact émotionnel.
-Quels sont vos prochains projets photographiques ? (Y-a-t-il un rapport avec la crise sanitaire mondiale)
BH : Je photographie des réfugiés sud-soudanais dans des camps de réfugiés ougandais depuis deux ans. Près de 2,3 millions de sud-soudanais ont fui vers les pays voisins et il y en a actuellement plus d’un million en Ouganda. A mesure que les conditions de sécurité s’amélioreront au Soudan du Sud, ces réfugiés-voyageant retourneront à pied-dans leurs foyers.


Photographies
Brian Hodges
Galerie Olivier R Bijon