Ariana Vafadari, chanteuse et compositrice franco-iranienne, mezzo-soprano, appartenant au genre classique, jazz et lyrique, présente un nouvel album « spirituel » intitulé « Anahita », sortie de l’album le 19 juin 2020, sur le label Quart de Lune.
Elle fait ses gammes au Conservatoire National de musique de Paris, Ariana reçoit un enseignement classique et assidu. Déjà déterminée, elle se lance rapidement dans des compositions lyriques, de musique traditionnelle et de musique du monde.
De nombreuses expériences à son actif, Ariana participe à l’album d’Arman Amar, « Leyla et Majnun », puis compose et interprète un premier album « Gathas » avec des instruments spécifiques tels que le calebasse, le bendir, le daf, l’oud et le piano. La musique s’inscrit dans le registre de la musique traditionnelle, orientale.
Sur scène, elle se produit avec Hadas Kleinman, Burning man 2018 et donne un concert avec le Quatuor Parisii.
« Anahita » est un second album pour lequel Ariana a collaboré de nouveau avec Leili Anvar, avec qui elle a imaginé l’histoire et écrit les textes.
L’histoire d’une femme qui rêve à un monde vert, naturel qu’elle a déjà connu et qu’elle ne reconnait pas ; elle prie la déesse dont elle porte le nom Anahita, dans sa quête à la recherche d’eau, elle trouve l’amour.
Les titres : « Le rêve d’Anahita », « L’arbre », « Sur les pas », « Le chant de l’eau »…
La chanteuse est accompagnée de Julien Carton au piano et arrangements, de Driss El Maloumi à l’oud, de Leila Soldevila à la basse et d’Habib Meftah Boushehri aux percussions.
Une histoire merveilleuse qui permet à Ariana d’interpréter avec beaucoup d’émotion et de vérité le personnage. La musique prend une autre couleur, entre classique et orientale, moins traditionnelle, plus spirituelle.

@Ariana Vafadari, Wilfried Antoine Desvaux
Interview, Ariana Vafadari
-Comment avez-vous débuté votre carrière de chanteuse lyrique ? Quel souvenir marquant en gardez-vous ?
AV : La musique est un domaine que je connais depuis toute jeune. Ma mère était chanteuse lyrique à l’Opéra de Téhéran, en Iran. Mon rêve était de devenir soit Maria Callas, chanteuse exceptionnelle que j’admire, soit mathématicienne. Elle est en effet, un personnage de référence dans la musique, d’un point de vue artistique, vocal et interprétation. Elle a révolutionné l’Opéra. Après de longues études scientifiques, j’ai plongé totalement dan la carrière de chanteuse lyrique. J’ai travaillé, dès ma première année à l’Opéra de Paris, dans les chœurs de l’Opéra. C’est ainsi que commença ma carrière de chanteuse lyrique professionnelle.
A l’âge de trois ans, toute jeune, mes parents m’ont amenée voir Don Giovanni. Je me souviens de chaque note que j’ai entendue ce jour là. C’est un de mes plus beaux souvenirs de mon enfance.
-La musique classique est un genre exigeant, en tant que mezzo-soprano, soliste, comment travaillez-vous votre voix ? Que retenez-vous de vos différentes expériences dont votre participation « Magie Noire » Opéra de Paris, les films de Yann Artus Bertrand ?
AV : Comme une chanteuse lyrique, je travaille beaucoup ma voix. Ce confinement m’a permis de progresser encore et de travailler différents répertoires. La technique vocale est une exigence lorsqu’on a été formé à l’art lyrique qui est toujours présente. On cherche à se dépasser techniquement et artistiquement.
Lorsque je chante sur scène de l’Opéra, les choses sont différentes. L’exigence vocale est beaucoup plus grande que lorsque je chante mes propres morceaux. Il y a beaucoup plus d’inspiration et de lâcher prise lorsque je chante mon propre répertoire. Pour Magie Noire ou pour mon travail avec Armand Amar, je laisse mon inspiration et les couleurs prendre le dessus sur la technique vocale. Dans les musiques du monde et dans les musiques que j’écris, je peux être inspirée et laisser l’émotion m’envahir. Je laisse l’artiste s’exprimer plus librement et je prends plus de risques. Avec le groupe, on s’écoute avec intensité et beaucoup d’émotions. Je suis émerveillée par les autres musiciens à chaque concert, je me laisse porter par l’incident et la nouveauté.
-« Anahita », titre de votre dernier album, comment l’avez-vous composé et de quoi vous êtes-vous inspirée?
AV : J’ai écrit cette histoire avec Leili Anvar, sur son idée originale. De retour d’Iran, elle me parla du mythe d’Anahita. J’ai eu une grande émotion en écoutant ce récit et j’ai trouvé l’idée très intéressante de l’utiliser pour mon nouveau disque. J’avais en tête que la parole soit donnée à une femme moderne et faire le lien entre cette femme aujourd’hui en Iran et ses ancêtres. Anahita est la déesse de l’eau, de la fécondité, une guérisseuse. Cette histoire a une réelle importance pour moi.
Une fois le livret écrit, j’ai composé chaque morceau avec des phases intenses qui correspondent pour certains aux phases de ma propre existence. Selon le morceau l’idée amène la composition et parfois la mélodie amène l’idée. Sur les trois prières centrales, j’ai travaillé avec Samra Azarnouch, spécialiste des vieux textes de l’Avesta, livre sacré des zoroastriens, la communauté iranienne à laquelle j’appartiens. Je souhaitais, dans cette expérience, mettre en avant trois phases auxquelles cette femme devrait être confronté. Comment va-t-elle trouver cette spiritualité ?
Anahita s’effondre. Elle est arrivée au bout de ce malheur après avoir confrontée son existence à des phases violentes. Lorsque j’ai composé mon premier disque Gathas, album plus autobiographique, cela s’est produit aussi. J’ai commencé à chanter une prière de manière accidentelle et j’ai senti le bien que cela avait sur moi et sur les autres.
Ces prières Zoroastriennes sont vraiment des mantras. Je crois à la magie de ces mots, comme Anahita dans son histoire. Elle va ensuite trouver le bonheur et l’amour.
-Ce second album est-il la consécration d’un travail mûri qui détermine votre style, (plus spirituel que « Gathas » plus traditionnel, au niveau des instruments) et pensez-vous déjà à une suite ?
AV : Non, pas vraiment. L’inspiration me guide. De plus, je crois beaucoup à la rencontre avec les musiciens. Pour Gathas, j’ai rencontré Aroun Teboul et Habib Nesta qui m’ont vraiment guidée musicalement et qui m’ont inspirée. J’ai aussi passé beaucoup de temps avec Julien Carton. Les musiciens m’inspirent énormément. J’avais envie de beaucoup plus de piano dans Anahita. La voix est plus centrale dans ce dernier. Avec Gathas, c’étaient les premiers pas dans la musique du monde après l’opéra. J’ai donc voulu beaucoup d’instruments. Pour Anahita, j’ai pris plus de plaisir vocalement. La voix a plus d’importance.
Je n’ai pas songé encore au prochain disque. L’histoire doit être très forte complète et totale. J’ai besoin d’avoir l’histoire pour avoir ma musique.

@Anahita, Ariana Vafadari
« Anahita »
Ariana Vafadari
Composé et interprété par Ariana Vafadari
Avec Julien Carton (arrangements), Driss El Maloumi, Leila Soldevilla et Habib Meftah Boushehri
Sorti le 19 juin 2020
Chez Quart de Lune