Le festival photographique « Circulation(s) », créé il y a 10 ans, organisé par l’association Fetart, association de promotion pour la jeune photographie européenne, a pour but de soutenir la photographie émergente européenne et présente un panorama de la nouvelle génération, programmé du 14 mars au 10 mai, au Centquatre à Paris.
Le festival propose un regard croisé sur l’Europe à travers la photographie.
45 artistes vont y participer dont 300 œuvres, 42 projets, 16 nationalités, évènement ponctué de performances.
Chaque année, le festival met à l’honneur un pays. Il s’agit, cette fois-ci, de la Biélorussie. La galerie Persons Project est la galerie invitée, comme l’école, La Famu photography, basée à Prague.
Des thématiques comprenant les travaux de photographes : Ceux que l’on ne voit pas, Le monde de demain, L’image à l’excès qui évoque notre évolution dans un monde où l’image est beaucoup utilisée, En quête de soi et Explorations photographiques.
Quatre artistes photographes russes avant-gardistes sont exposés: Pavel Grabchikov, Ihar Hancharuk, Maxim Sarychau, Masha Svyatogor. Certains artistes abordent la question de l’identité ou de la nature, avec des expérimentations, de façon singulière.
Le commissaire d’exposition et directrice artistique de cette édition, Audrey Hoareau, propose une exposition adressée au plus jeune public (5/12 ans), « Little Circulation(s) ». Aussi, des studios photos sont proposés au public.
Le festival hors les murs s’étend jusqu’à la gare de l’Est, Paris-Est, en partenariat avec la SNCF gares et connexion, où deux artistes seront exposés.
La volonté de ce festival est de mettre en lumière les artistes émergents et de repousser les frontières en découvrant des cultures, des richesses et des problèmes selon le thème choisi. Il s’agit pour la plupart de thèmes sociaux et d’images du réel. La culture devient un moyen de se réunir, de vivre l’Europe, d’échanger et de découvrir de nouveaux talents.
Interview, Audrey Hoareau
– Commissaire d’exposition de ce festival et directrice artistique, que représente pour vous cet évènement « Circulation(s) » ?
AH : Le festival « Circulation(s) » est un évènement qui compte sur la scène photographique en France et en Europe. Pour ma part, j’emploierais le thème de laboratoire. L’évènement est un réel tremplin pour les jeunes artistes. Ainsi, nous abordons différents sujets, sous différents angles de façon à nous améliorer chaque année. Il s’agit d’expérimentation à la fois pour l’équipe artistique et pour les artistes. La recherche photographique est en perpétuel mouvement et l’écriture photographique à chaque fois différente. L’équipe artistique explore, découvre et fait un choix.
– Comment avez-vous fait le choix du pays mis à l’honneur, la Bioélorussie ?
AH : L’an dernier, nous avons commencé à faire un focus sur certains pays, dans le cadre des accords France Roumanie. Nous avons continué dans ce sens, mettre à l’honneur un territoire inconnu. La rencontre de Yanchévitch , pendant le mois de la photo à Minsk a été déterminant. Depuis la création de cet évènement, un réseau s’est mis en place. L’équipe artistique du festival rencontre de nombreux artistes, galeristes et les acteurs de la photographie. Notre principale préoccupation est de faire des découvertes et de mettre en lumière un des pays méconnus.
– Quels sont vos critères pour le choix des photographes émergents participants ?
AH : La programmation est composée de plusieurs volets. Nous avons reçu plus de 850 candidatures cette année. C’est une base incroyable. A cela s’ajoute des artistes invités. Tous les ans, une galerie est invitée avec un artiste et aussi une école.
Les critères sont variés. Nous considérons, tout d’abord, la qualité du travail, puis la cohérence entre la photographie et l’intention. Il faut être dans la découverte, dans l’émergence et jeune photographe dans la pratique. Les travaux sélectionnés nous touchent. Le sujet doit apporter quelque chose et le propos doit être construit, avec des questionnements utiles. La sélection est assez dure. C’est une grande chance de pouvoir recevoir toutes ces propositions et d’avoir accès à autant d’artistes qui se lancent.
– Quelle place a la photographie dans l’union européenne, dans le monde culturel actuel ? En quoi peut-on encore « vivre l’Europe » ?
AH : La photographie prend beaucoup d’ampleur dans le monde de l’art et aussi dans l’Europe. Il y a de plus en plus de foires, de festivals et de photographes. Cet axe photographique, l’Europe, est intéressant et singulier. Une communauté se crée au moment du festival « Circulation(s) » entre les photographes. Chacun présente son travail et reste ensuite en contact. Ils se retrouvent pour travailler sur différents projets. Il y a un vrai réseau. De plus, cela nous permet de travailler avec des personnes de toutes nationalités, de l’organisateur au médiateur, à l’artiste ou encore au galeriste. Nous travaillons avec la galerie Persons projects basée à Berlin, puis l’école FAMU à Prague. Ce qui est une représentation concrète de l’Europe. Elle signifie quelque chose de concret, à travers cet évènement.
@Geene & De Nooy/ Little Circulation(s)/ Levrat Vincent, Outburst
« Circulation(s) », festival de la jeune photographie européenne
Association Fetart
Du 14 mars au 10 mai 2020/ Prolongation jusqu’au 26 juillet 2020
Centquatre-Paris
5 rue Curial
75019 Paris
Vernissage samedi 14 mars
Week-end anniversaire du 14 mars, avec des surprises et des performances
Galerie en ligne : www.galerie-circulations.com
www.festivals-circulations/artistes/2020