Tommaso Protti, photographe reporter, lauréat du prix Carmignac du photojournalisme, expose sa série sur l’Amazonie et aux enjeux liés à la déforestation, à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) à Paris, le décembre 2019.
Le 10ème prix Carmignac du photojournalisme, présidé par Yolanda Kakabadse, ministre de l’environnement de l’Equateur, de 1998 à 2000, présidente de l’association WWF de 2010 à 2017, consacre une exposition du travail de Tommasso Protti, nommé lauréat lors du Visa pour l’image, le 4 septembre 2019.
Ce prix a pour vocation de soutenir les photographes journalistes de terrain, et la production d’un reportage photographique et journalistique d’investigation sur les violations des droits humains dans le monde et les enjeux environnementaux.
Tommaso Protti, photographe italien vivant à Sao Paulo, dont le travail est exposé dans le monde entier, met en lumière des paysages amazoniens où l’on peut appréhender les crises sociales et humanitaires qui entraînent la destruction de la forêt. Accompagné du journaliste Sam Cowie, il a sillonné les routes de l’Amazonie brésilienne et a réalisé de nombreux clichés. Ils ont parcouru la région de Maranhão, de Rondônia, les Etats du Para et de l’Amazonas. Il s’est intéressé à la destruction de cette forêt, aux massacres causés par les crises actuelles.
Tommaso s’attache à montrer la réalité d’un monde qui évolue. Le traitement de l’image met en avant à la fois la beauté du paysage et la dureté des portraits humains : on y voit des activistes indigènes, des vénézuéliens fuyants, des paysans activistes et d’autres personnages rencontrés au hasard des routes.
Une monographie, co-publiée par Reliefs Editions, paraîtra à cette occasion.
Interview, Tommaso Protti
-Comment avez-vous commencé vos activités de photographie?
TP : J’ai commencé à prendre des photos par hasard lors d’un voyage dans le sud-est de la Turquie. J’ai étudié les sciences politiques à l’université et mes intérêts pour la photographie sont venus de là.
-Qu’elle est la force d’une photographie?
TP : Je crois qu’une photo est forte lorsqu’elle incite le spectateur à rechercher ce qui est montré, à faire ses propres recherches. Les photos doivent intriguer, le photographe n’a rien à prouver.
-Votre spécificité est le photojournalisme. Pourquoi avez-vous choisi ce genre de photographie? Comment choisissez-vous les sujets? Quelle est votre technique photographique?
TP : J’aime l’idée d’être un témoin, d’être sur le terrain et de raconter ce que je vois avec conscience et cœur. Je suis intéressé par le développement de projets à long terme concernant des domaines spécifiques, tels que l’Amazonie. Les histoires et les sujets que je choisis sont le résultat de recherches et d’études. Mais quand je photographie, c’est juste une question d’instinct et d’intuition. Je n’ai pas de technique de photographie spécifique, j’essaie d’expérimenter autant que possible et de maintenir une cohérence avec mon style visuel.
– «Amazonie», avez-vous un bon souvenir de ce reportage? Pourquoi avez-vous choisi de parler de la déforestation en Amazonie? Saviez-vous que vous étiez le lauréat du prix Carmignac?
Tp : Je travaille sur ce projet depuis cinq ans. J’ai parcouru des milliers de kilomètres et rencontré des dizaines de personnes. Mes souvenirs les plus forts sont liés aux moments de la fin de chaque voyage, lorsque vous êtes fatigué et épuisé et que vous pensez à ce que vous avez vécu. Mon travail offre un portrait de l’Amazonie moderne, un lieu où la crise sociale et humanitaire se superpose à la destruction en cours de la forêt tropicale. La déforestation n’était qu’un sujet, mon projet raconte le tissu social de la région et les facteurs croisés qui conduisent à la disparition de la forêt. J’ai appris que j’étais lauréat de la dixième édition du prix Carmignac en novembre dernier. Depuis lors, je me suis rendu plusieurs fois en Amazonie pour documenter cette crise.
@Tommaso Protti, Amazonia
Prix Carmignac du Photojournalisme
10eme édition, Amazonie
Lauréat : Tommaso Protti
Exposition à la Maison Européenne de la Photographie, MEP
4 rue de Fourcy, 75004 Paris
Du 4 décembre au 16 février 2020
Livre photographique
https://www.fondationcarmignac.com/project/amazonie/
Tommaso Protti @angustia.photo