
La galerie Deux6, à Paris, spécialisé dans l’art contemporain, présente « Itinéraire fantasmé », la deuxième série monographique de l’artiste Victor Haïm, du 17 octobre au 16 novembre 2019.
Peintre, dramaturge, auteur de théâtre à succès scénariste, metteur en scène, Victor Haïm est aussi acteur et professeur d’art dramatique. Ses œuvres connaissent un vif succès et sont jouées à l’étranger, traduites dans plusieurs langues.
Ses pièces les plus célèbres sont interprétées aujourd’hui, telles que « Jeux de scène » (2002) pour laquelle il reçut le Molière du meilleur auteur dramatique vivant, « Accordez vos violons » (1981), « Les femmes de Dieu », « La valse du hasard » (1986) et, « Chair amour » (1994)…
Au cinéma, il incarne des personnages dans « Mes fiançailles avec Hilda », « Le nombril du monde » et, « La vérité si je mens » de Thomas Gilou.
Victor Haïm écrit et interprète également des pièces de théâtre. On le voit sur scène, au théâtre de Poche Montparnasse dans « Isaac et la sage femme » (1976) et « Accordez vos violons » (1981), mises en scène par Etienne Bierry.
La peinture est arrivée plus tard dans sa vie. Il commence en 1992 et trouve dans cet art un complément à l’écriture théâtrale. Le plaisir de peindre est aussi fort que sa motivation pour l’écriture.
Peut-on parler d’abstraction ? Les tableaux laissent apparaître des lignes, des formes et des couleurs. Le dessin n’est pas défini mais toute l’importance est accordée à la lumière. La démarche est réfléchie. La force de son travail réside dans la recherche du reflet, du mouvement et du relief dans les toiles. Loin d’être dépourvu de sens, le figuratif s’efface pour l’abstraction. Il faut observer la toile pour y trouver sa propre signification. La démarche créative est la même.

Victor Haïm révèle un autre aspect de son univers, un chemin imaginé, fantasmé, où il s’est sûrement interrogé avant de trouver un angle d’approche défini comme une vue d’en haut.
Avec toute son expérience, l’artiste a laissé libre cours à son imaginaire. Il est entré dans un processus de création « rêvé ». Comme un aboutissement à une vie artistique chargée, il a laissé place à la liberté, à l’écoute de ses émotions et a laissé aller son imagination.

Interview de Victor Haïm
-Après la série « Surgissement », vous présentez la nouvelle série monographique, « Itinéraire fantasmé ». De quoi vous êtes-vous inspiré ?
VH : Je m’inspire de mon imaginaire, de la nature et de tout ce qui est fantasmé. Cela ressemble beaucoup à des voies lactées. Je me suis inspiré du ciel. Je retranscris tout sur la toile sans recopier car je ne fais pas de figuratif. Parfois, on y voit des ciels, des formes humaines. La peinture a évolué. J’ai moi-même évolué depuis la série « Surgissement ». Mon travail est plus abouti. Je suis encore plus exigeant.
-« Itinéraire fantasmé » est un titre évocateur, poétique. Que voulez-vous montrer ?
VH : J’ai l’impression d’avancer. On rêve, parfois, que nous volons. Il parait que ce sont des rêves érotiques. Mes œuvres offrent, en quelque sorte, une vue d’en haut. Une photographie laisserait apparaître seulement des taches s’il on regardait d’en haut. Je peins un monde plus interstellaire situé entre les étoiles.
-Les couleurs sont très présentes, les matières différentes et les formes se dessinent sur la toile. Quel est votre technique ? Qu’utilisez-vous pour rendre cette impression de trouble et de tourbillon ?
VH : Le mouvement fait partie de mes œuvres. Comme pour la musique, je ne conçois pas la peinture autrement. Evidemment, la toile est fixe, mais l’œil se déplace, attiré par le mouvement que je crée sur la toile. Le cœur est au centre. Il représente la vie. J’évite le statisme de la chose figée. Il faut que ça bouge.
-Une œuvre en particulier traduirait-elle exactement ce fantasme dont vous parlez ?
VH : Sur les vingt-cinq œuvres, certaines sont plus terre à terre. La majorité des toiles est composée d’un mouvement et de couleurs. La couleur est vitale et j’utilise les primaires et plus récemment le mélange de celles-ci est plus subtil. La toile illustrant l’invitation est l’œuvre qui répond le plus à ce que je souhaite faire. Sans jamais recopier, je suis dans une mouvance, colorée et interstellaire. Je pense comme certains peintres que la peinture abstraite n’existe pas vraiment. L’abstrait pur n’existe pas. Je ne cherche pas à faire de l’illustratif mais plutôt à créer une atmosphère, une ambiance où il y a parfois une certaine violence.
L’art premier est certainement la musique. Avec la couleur, le rythme et le rêve, la toile prend forme.
« Itinéraire fantasmé »,
Victor Haïm
Exposition à la Galerie Deux6
66 avenue de la Bourdonnais, 75007 Paris
Du 17 octobre au 16 novembre 2019
Vernissage le 17 octobre 2019, à partir de 18h30