Olivier Dassault, à la fois ingénieur, pilote et musicien, développe une activité artistique photographique, centrée sur l’instinct et la réflexion. La série « RéFlexions » met en lumière plus de vingt photographies, ainsi qu’une installation, présentée à la galerie W Landau, du 11 mars au 30 avril 2019.
La galerie W Landau est une galerie d’art contemporain, regroupant des artistes, des peintres et photographes. Longtemps située à Montmartre, elle a ouvert au 5 rue du Grenier-Saint-Lazare, dans le 3ème arrondissement de Paris.
Les activités si différentes d’Olivier Dassault, lui permettent de créer et de rechercher l’harmonie visuelle à travers la photographie, qu’il qualifie d’abstraite. Il s’y intéresse depuis de nombreuses années, et reste fidèle à l’argentique. Il compose des harmonies graphiques instantanées.
Ses œuvres ont été exposées à la BNF, à Drouot, à la Galerie Maeght à Paris, à la Montresso Art Foundation à Marrakech, et récemment, à la Galerie Marlborough à New York.
Cette série met en avant des œuvres lumineuses. L’artiste, dans sa démarche créative, a privilégié l’instinct. Il joue avec la lumière, la matière et insiste sur les contrastes, les espaces, les couleurs, pour rendre son œuvre plus sensible, plus mystérieuse.
Les vingt photographies exposées sont accompagnées d’une installation totémique, (sculptures photographiques), composée de cinq pièces de deux mètres de haut.
Graphismes, formes, lignes géométriques, les photographies sont de vraies compositions où les couleurs sont intenses. L’œuvre est un subtil mélange de savoir, de technique et de spontanéité. Les photographies sont de véritables peintures. Chacun peut y voir ce dont il rêve.
Interview d’Olivier Dassault
-A quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans la photographie ?
OD: En réfléchissant à posteriori, j’oserai avancer que la photographie était en moi depuis le début mais que je ne le savais pas. Heureusement, ma famille était là.
Ma mère a été la première à me le révéler en m’emmenant, enfant, au Louvre. J’y ai découvert au fil des années le beau, la lumière, le mouvement mais aussi la liberté.
Ma fibre créatrice fut nourrie par mon père qui m’offrit mon premier appareil photo au retour d’un voyage du Japon et par mon grand-père qui me donna la chance de pouvoir vivre mes premières expériences professionnelles avec les couvertures de « Jour de France ».
Au final, je ne sais si l’on se « lance dans la photographie », je préfèrerai dire que l’on y entre sans jamais en ressortir.
-Quelle est votre technique photographique ? Le photogramme vous sert-il de palette ?
OD: « L’œil est la lampe du corps » selon l’Evangile. Le mien est toujours en éveil car il est mon premier témoin. Celui qui m’alerte sur une lumière, un motif, une ombre, une forme qui mérite le détour.
Ma première technique est de garder mon œil et mon esprit toujours en mode grand angle pour ne rien manquer.
Le sujet identifié, je le désosse et déconstruit mentalement afin de pouvoir me le projeter comme j’espère le rendu final. Je m’approche de lui, je fais la mise au point puis je mitraille en utilisant la technique de la surimpression et je bloque le film pour réaliser jusqu’à cinq photos l’une sur l’autre.
Cette technique me permet de saisir l’essence du sujet, celle qui n’est pas forcément visible immédiatement et à l’œil nu pour la révéler par la suite.
-Le choix du titre « RéFlexions » expliquerait-il la subtilité technique ?
OD: « La réflexion est appelée l’œil de l’âme » disait Bossuet et souvent j’aspire à ce que mes œuvres y incitent après avoir saisi l’œil du visiteur.
Mes photographies sont une expérience sensorielle et je l’espère également, intellectuelle. Elles appellent à une participation active de celui qui regarde ne serait-ce qu’au titre de la curiosité la plus élémentaire.
La technique n’est qu’un moyen pour m’adresser aux émotions des uns et des autres en leur communicant les miennes lors de la réalisation de ces œuvres.
– Le mystère technique semble plus fort que le mystique. Comment expliquez-vous ce mystère plus technique que mystique ?
OD: Il n’y a pas d’art sans mystère, peu importe son origine. Qu’est ce qui nous fait réagir ? Pourquoi cette œuvre et pas cette autre ? Les causes sont infinies et peuvent être aussi triviales qu’essentielles, peu importe en réalité.
Paraphrasant Mallarmé je vous dirai qu’une œuvre, quelle qu’elle soit, est un labyrinthe mystérieux dont il faut chercher la clef. Celle-ci est en nous mais les moyens d’y accéder varient d’un individu à l’autre et c’est là qu’intervient le mystère.
« RéFlexions »
Olivier Dassault
Galerie W Landau
5 rue du Grenier Saint-Lazare, 75003 Paris
212 rue Saint-Martin
Du 11 mars au 30 avril 2019
Studio Olivier Dassault