Culture Musique

« Father »,le nouvel album de Brisa Roché

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Chanteuse américaine à la voix mélodieuse, Brisa Roché présente son dernier album aux résonnances folk, plus personnel, plus intime, intitulé « Father ». Edité chez BlackAsh/Wagram musique, la sortie est prévue pour le 25 mai 2018.

Brisa fait ses gammes dans des clubs de jazz, notamment de Saint Germain-des-Près, à Paris, avant de repartir en Californie, où son aventure continue, n’oubliant pas son groupe original.

Elle signe l’album, « The Chase » publié chez Blue Note, et travaille au côté de Henry Hirsch, pour l’album « Takes », sorti en 2007. Accompagnée des chanteuses Rosemary Standley et Nididi Onukwulu, elle participe à l’album « Morning, Noon and Night », le trio « The Lightnin 3 ».

La musique de Brisa se caractérise par sa tonalité pop-rock, folk. Guitare acoustique, l’instrument est très présent dans les différents albums. Le cinéma fait appel à ses talents, elle compose des morceaux pour le film Yves Saint Laurent de Jalil Lespert.

Brisa Roché  sait allier voix et mélodie.  Elle évolue vers une musique plutôt classée dans le genre folk. L’influence américaine est certaine, n’hésitant pas à travailler entre la Californie et Paris, entre autre pour « Lit accent », son quatrième album suivi de près par les producteurs Marc Collin et Thibault Barbillon.

Albums : Invisible1, All right now, The Chase, TakesMystery Man (EP), Lit Accent (EP)

Ses textes sont le reflet d’une époque où la jeunesse est touchée par des changements. Brisa rend hommage à son père à travers plusieurs titres. Elle parle avec aisance de relations, de sentiments, personnage elle-même sensible. Sa fragilité se fait ressentir dans ses textes. Son univers sentimental laisse imaginer un passé douloureux et un avenir positif :   l’amour, le voyage, …tous ces thèmes se retrouvent dans ses albums. Egalement, elle conte des souvenirs personnels romancés.

« Dans le vert de ses yeux », un rythme bossa, est une reprise de la chanson d’Adamo.

« Disco », est un titre tiré de l’album «Invisible 1», sorti en 2016. Joyeux et entraînant, la chanteuse apparaît dans une salle de danse entourée d’enfants en mouvement. Les clips illustrant les titres les plus célèbres sont nombreux: « Lit accent ».

« Father », nouvel album produit par John Parish,  marque le retour à une musique plus country, plus intime, accompagnée à la guitare électrique par Nick Zinner. Elle témoigne son admiration pour son père, l’attirance de son père pour la drogue « Holy Badness », inspirée de ses voyages et de ses expériences « Patience », ou encore le single « 48 ».

 

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Interview de Brisa Roché

 

-Comment avez-vous commencé la musique ?

BR : Lorsque j’étais toute petite, ma mère m’a inscrite dans une chorale privée pour enfants, dans le village où nous vivions en Californie. Le professeur, une femme, enseignait vaguement  une méthode soufi, méthode spirituelle. J’y suis restée jusqu’à quatorze ans environ, avant de partir pour la Russie et pour la Roumanie. De retour en Californie, avec ma mère et mon beau-père nous nous sommes installés dans un village de montagne. A cette époque, on m’a offert ma première guitare. J’écrivais beaucoup et j’étais inspirée par tous les écrivains, par les « shap box », sorte de mini livres de poésie. J’étais très attirée, étant adolescente,  par la poésie surréaliste. Mon père m’a également transmis cette passion pour la littérature. Naturellement, j’ai mis en musique les textes poétiques que j’écrivais. Et j’ai commencé à écrire des chansons.

 

-Quelle rencontre déterminante vous a propulsée dans cet univers musical ?

BR : A partir du moment où j’ai écrit des morceaux, je n’étais pas sans ambition. J’avais envie de poursuivre plus sérieusement dans ce domaine. Des guides virtuels m’ont aidée, tels que Joni Mitchell, une voix pure. J’ai grandi avec cette musique. Je me souviens de cette période de ma vie où il n’y avait pas d’électricité, de téléphone dans ces montagnes californiennes. Spirituelle, je ne pensais qu’à l’écriture et à la guitare. Mon père, ailleurs, était déjà tombé dans la drogue. Pour Joni Mitchell, ses compositions correspondaient aux étapes de sa vie. De la même façon, cela correspondait aussi aux différentes étapes de ma vie de jeune femme. Un encouragement pour moi.

J’ai connu une période plus dure où ma voix pure ne correspondait plus à mon vécu. Je renvoyais une image un peu elfique, avec une voix cristalline. A Seattle, il y avait ce mouvement féministe de femmes engagées, dans l’univers musical, assez folk, pop. Je ne voulais pas donner cette image. Je souhaitais faire un son plus dur. A ce moment là, PJ Harvey a sorti l’album « Dry », une direction pour moi sur le plan musical, une inspiration plus dure mais toujours féminine, où sont réunis le côté épuré, la maladresse et côté son, la puissance. Ces contrastes, musicalement, me correspondaient. Cet album m’a motivée. J’ai commencé à écrire des morceaux qui avaient ces deux aspects. Je ne trouvais pas forcement une équipe pour me réaliser pleinement. J’ai longtemps était avec ma guitare et moi même. Découragée, j’ai voulu tout arrêter. Mais la passion m’a rattrapée et j’ai commencé à faire du jazz.

Le jazz, aux Etats-Unis, est un monde masculin. Il y a beaucoup de barrières, mais j’aime le challenge. Personne ne m’a réellement aidée. Les garçons veulent montrer ce qu’ils savent faire dans ce milieu. Les albums d’autres chanteuses m’ont guidée. J’ai découvert toute seule les clés de cette musique.

 

-Vous appartenez aujourd’hui au genre musical plutôt pop, moins jazz qu’à vos débuts. Quels sont vos influences ? Comment avez-vous imaginé ce 6ème album plus folk ?

BR : Mes débuts musicaux étaient folk. J’ai eu une parenthèse jazz que j’ai refermée. Mon premier album signé était sur Blue Note, mais ce n’était pas un album jazz.

Récemment, j’ai repris le jazz et j’ai fait des expériences d’écriture qui ne sont pas dans ce dernier album. Pour moi, il n’y a pas de jazz dans mes albums pop. J’ai eu une vie pure et intense dans le jazz, et je ne souhaite pas le faire à moitié en mettant quelques notes dans mes compositions récentes. Mon premier album marque plus ma rupture avec le jazz, ma rébellion. Aujourd’hui, j’adore faire du jazz, je fais des enregistrements. J’ai composé des morceaux de la musique du film de Jalil Lespert, « Yves Saint Laurent ». En tant que productrice, je suis assez fière de ce projet.

J’ai eu un réel désir d’écrire ce 6ème album. Naturellement, j’ai voulu l’écrire comme lorsque j’étais adolescente. Je compose et je joue tous les morceaux. J’ai recherché la pureté. Ecrire sur son père pour une femme est un peu cliché, mais les thèmes sur ce sujet se sont bousculés. Il est question de perte, d’amour, de risques, sur fond de romantisme. J’ai écrit la moitié de l’album en deux semaines, très inspirée à ce moment là. J’ai aussi pioché dans des morceaux déjà écrits en Californie, aux influences américaines. J’ai eu des signes positifs professionnels après avoir assemblé les morceaux. Le Centre Pompidou m’a contacté pour un show-case, thème folk, americana. Ensuite John Parish s’est intéressé à mon album. Nick Zinner a fait la guitare sur quelques morceaux. Jean-Baptiste Mondino a fait la photo de couverture de l’album. Je suis ravie de présenter mon premier album que je sors toute seule sous mon propre label.

 

-« Father », le titre est-il révélateur ? Vous puisez votre inspiration dans les thèmes forts l’amour, les souvenirs, les relations, comment procédez-vous ?

BR : Je n’ai pas réellement de méthode. Je peux me mettre à faire quelques accords et écrire un texte. Je chantonne une mélodie, ce qui me donne une ligne, une impulsion. Mais je peux commencer par le texte ou la mélodie. Tout dépend de mon inspiration. La moitié des morceaux sont explicitement des moments que j’ai vécus. J’ai écrit la mélodie, après le texte, en bricolant avec ma guitare. Je suis sans cesse inspirée. C’est une forme de puzzle. J’aime le rythme et les accents syllabiques. La moitié des textes écrit en Californie sont des textes que j’ai écrits dans des moments intimes, durs, où je ne pouvais qu’écrire. J’ai ensuite pris ma guitare. Pour les autres morceaux, j’ai procédé différemment, la guitare m’aidant à trouver les mots. L’écriture et la mélodie sont ma force.

 

-Lyrisme et poésie, dans le titre « 48 », vous évoquez le fait que « mon cœur a faim et mon assiette est vide », une image étonnante … « my angry heart, and empty plate… », « J’essaye de faire de mon mieux mais c’est trop tard… »

BR : Le titre « 48 » explique la perte de mon père âgé de 48 ans. J’ai toujours voulu prouver mon amour à cet homme. Cette chanson est un cri, une injustice car il était trop jeune pour partir. J’avais 16 ans lorsque j’ai voulu le retrouver. Arrivée enfin auprès de lui, il nous a quittés  deux mois après. Le choc était très fort. Je débordais d’amour pour lui et il est parti :

« …j’ai fait de mon mieux mais c’est trop tard… »

« …mon amour plus fort n’était pas plus fort que le destin… »

Dans ce tableau assez sombre, il y a tout de même un côté positif, dans des titres comme « Cypress », « Fuck my love »…où j’exprime au-delà de cette tristesse ma volonté de continuer à y croire, et de m’assumer.

« Cypress » est une berceuse. Je décris la ville où je suis née, la colline de dunes, un paysage romantique, et j’entends le rire d’un homme à mes côtés.

« Blue Night » est un titre doux, une berceuse:

« …tu peux être en sécurité avec moi, je ne partirais pas… »

Cet album est quelque part lumineux.

 

-Quels sont projets musicaux ? Tournée, clip vidéo, concerts, collaborations…

BR : La tournée, pour cet album, est prévue pour la rentrée. Je serai sur la scène du Café de la Danse en octobre 2018. Les musiciens Philippe Milanta et Jeff Hallam vont m’accompagner sur scène.

Actuellement, je suis dans une période d’écriture et de production.

 

 

« Father », Brisa Roché

 

Single « 48 »

Sortie de l’album le 25 mai 2018

www.brisaroche.com

https://www.youtube.com/watch?v=VPB-5sjNGqE

http://www.ephelide.net

Concert, Le Café de la danse, 3 octobre 2018

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(crédit photo: Couverture de l’album, Jean-Baptiste Mondino, 2018)

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