Ce festival photographique a pour but de soutenir la jeune photographie européenne et présente un panorama de la nouvelle génération. Il est programmé cette année du 17 mars au 6 mai 2018, au Centquatre à Paris.
Le festival propose un regard croisé sur l’Europe à travers la photographie et réunit cinquante artistes. Il nous fait voyager et nous entraine dans différents pays de la Colombie au Liban. Les artistes présentent leurs travaux sur l’Europe avec une vision parfois décalée, singulière, engagée. Il est question d’univers carcéral, des problèmes rencontrés aux frontières, d’urbanisation, de tourisme, de la crise migratoire. Les thèmes sont riches et variés portant sur le paysage urbain actuel.
Une partie de l’exposition nommée « Little Circulation(s) », est consacrée aux enfants.
Fetart, association de promotion pour la jeune photographie européenne, a été créée à cet effet et soutien ce festival.
Des ateliers gratuits, des studios photos et des lectures de portfolios sont proposés durant le festival. Pour l’organiser au mieux, la direction a lancé un appel à candidature à travers l’Europe. Les photographes sont donc préalablement choisis. A chaque édition, le jury et l’attribution de la carte blanche changent.
Il s’agit de faire découvrir au public la photographie contemporaine et d’aider à l’insertion professionnelle. Le jury a sélectionné un certain nombre d’artistes issus d’écoles et de galeries. Les artistes invités par Rodovid Gallery sont Kammenoy Sergey, Ukraine Subach Olena, Ukraine. L’école invitée, la Rodchenko Art School.
Carte Blanche 2018 : Susan Bright
Susan Bright est auteure, commissaire d’exposition et professeure spécialisée dans la photographie. Elle écrit aujourd’hui pour de nombreux magazines d’art, pour des artistes, des musées.
Feast for the Eyes : The Story of Food in Photography, est son dernier livre sur l’art publié en 2017.
La sélection du jury 2018 : 16 photographes
Boiron Lucile, France Catastini Francesca, Italie Chapillon Clément, France Coll Tomeu, Espagne Crestani Arthur, France Ehrenstein Anna, Allemagne Gasparotto Lara, Belgique Gorospe Jon, Espagne, Helmer Judith, Pays-Bas Loder Boris, Luxembourg Moldes Maria, Espagne Pastureau Lucie, France Quail Louis, Angleterre Stehli Angélique, France / Suisse Tullen Jeanne, Suisse Tussore Emmanuel, France.
Un regard sur le monde
La photographie contemporaine nous plonge dans le monde actuel. Le spectateur perçoit alors des éléments essentiels de notre temps qui ne sont pas immédiats.
Les photographes exposés présentent des travaux très originaux. Ils perçoivent le monde à leur manière en s’aidant de l’outil photographique. Le travail de certains jeunes photographes est d’immortaliser un instant au moyen de la photographie.
La photographie contemporaine permet de s’interroger sur une situation et sur un lieu. En maître, le photographe choisit de fixer un moment.
Interview de Susan Bright
-Quel intérêt portez-vous à l’art? Quel est votre domaine de prédilection?
SB : Mon intérêt pour l’art a toujours été très fort. Lorsque j’étais enfant, je regardais beaucoup les livres sur l’art. Je collectionnais les posters et les cartes et j’allais régulièrement visiter les musées. J’ai étudié l’histoire de l’art pour mon BA et mon MA.
Mon intérêt pour la photographie est arrivé plus tard. Lorsque j’étais interne au V&A, de l’art j’ai pu observer la manière dont la photographie était en quelque sorte oubliée par l’histoire de l’art, laissée de côté. Or j’ai toujours été fascinée par les nombreuses possibilités que la photographie peut offrir. Elle n’est pas seulement une forme d’art, elle touche aussi à de nombreuses autres catégories. L’hybridation m’a toujours fascinée et en particulier la façon dont elle fonctionne dans le monde. Je pense que mon intérêt pour la photographie se porte plus sur une perspective d’étude culturelle que sur la connaissance technique en elle-même. Je ne fais pas d’achat impulsif comme un collectionneur.
Je suis un médiateur, j’essaye de comprendre la photographie et de voir quelle est sa force.
-L’écriture sur l’art fait partie de votre quotidien. Comment envisagez-vous vos essais, vos textes?
SB : Je pense, comme la plupart des écrivains, que ma relation à l’écriture est complexe. J’ai tendance à repousser les choses au lendemain. Toutefois, lorsque j’ai une échéance, je deviens très absorbée par mon travail. Cela dépend aussi de la longueur du texte, mon approche diffère. Pendant tout ce temps de réflexion, Pour un court essai (2000 mots environ), je travaille souvent à partir d’un paragraphe que j’améliore de plus en plus. Lorsque j’écris, je me laisse guider par mes idées. J’ai appris à faire confiance en l’écriture pour me mener là où je souhaite plutôt que de tout planifier. J’ai une idée précise de là où je veux en venir, de ce que je veux dire.
Au départ, je dois avoir une idée, une approche de ce que je desire exprimer mais la plupart du temps cela change lorsque j’écris. Cela m’aide et me motive, je m’enrichis et je vais là où je dois aller. L’écriture et la pensée me viennent simultanément. Je pense que j’écris rapidement lorsque je sais là où je veux aller.
Le festival n’est pas le plus important de toute l’Europe, il est composé d’un jury. Ainsi, il est possible de montrer un large choix de travaux. J’ai essayé de travailler dans la marine. J’étais honorée d’être impliquée dans quelque chose à Paris, aussi mon travail est plus international.
– Que représente pour vous le festival Circulations? Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir marraine de cette édition?
SB : Circulation(s) est un festival très actuel tout à fait nouveau. Il n’est pas élitiste ni fermé mais plutôt dynamique et jeune. J’apprécie qu’il tourne principalement autour des artistes peu connus. En toute honnêteté, il est intéressant pour des personnes comme moi de découvrir des talents et de voir un travail qui, plutôt que d’être complètement abouti, présente un véritable potentiel.
– Comment avez-vous abordé le travail, la sélection, l’approche des oeuvres des différents photographes?
SB : Mon travail consiste à sélectionner quatre photographes (ensuite je donne mon vote au jury). Pour le choix des quatre artistes, j’ai voulu vraiment leur montrer les retombées d’une telle exposition et une approche différente de la photographie, si bien que ma partie n’est pas forcément portée sur l’esthétique et en particulier les possibilités du medium qui ne se limitent pas à une simple fonction représentative.
– Que représente pour vous aujourd’hui la photographie contemporaine?
SB : Je ne pense pas que la photographie aujourd’hui soit à part. Il est difficile de répondre. C’est comme dire : qu’ est-ce que la mode aujourd’hui? Où commence-t-on? J’ai tendance à penser que la photographie est plus comme la littérature. Il y a quelque chose de tout tracé, on s’adresse à quelqu’un, on communique. Ce qui peut être ambiguë et remettre en question le moyen en lui même. Mon intérêt pour la photographie ne s’arrête pas à l’histoire mais aux travaux pertinents qui font entendre de nouvelles voix aujourd’hui.
Centquatre-Paris
5 rue Crucial, 75019 Paris
Du 17 mars au 6 mai 2018
Vernissage presse : vendredi 16 mars 2018
Vernissage grand public : samedi 18 mars 2018
Hors-les-murs
RATP La RATP invite les photographes de Circulation(s) à exposer des oeuvres exclusives dans 12 stations de métro et gares RER à partir du 16 mars 2018.
SNCF GARES & CONNEXIONS Retrouvez les artistes Circulation(s) à Gare de l’Est dans une exposition Hors les murs.
Galerie Circulation(s) en ligne,
http://www.galerie-circulations.com
http://www.festival-circulations.com
STUDIO PHOTO
Tous les week-ends + mercredis 18 et 25 Avril de 13h à 19h – Atelier 7 Séance de 20 minutes –