Culture

«Surgissement», Exposition des œuvres picturales de Victor Haïm

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Auteur de théâtre à succès, metteur en scène et peintre, Victor Haïm expose ses œuvres, une série intitulée « Surgissement », à la galerie Deux6, à Paris, du 16 au novembre au 2 décembre 2017.

Dramaturge, scénariste, metteur en scène, il est aussi acteur et professeur d’art dramatique. Ses œuvres connaissent un vif succès et sont jouées à l’étranger, traduites dans plusieurs langues.

Ses pièces les plus célèbres sont interprétées aujourd’hui, telles que « Jeux de scène » (2002) pour laquelle il reçut le Molière du meilleur auteur dramatique vivant, « Accordez vos violons » (1981), « Les femmes de Dieu »,  « La valse du hasard » (1986) et, « Chair amour » (1994)…

Scénariste pour la télévision, il est l’auteur, notamment, du « Petit théâtre d’Antenne 2 », d’un épisode de la série  « Nestor Burma », et de « Noces cruelles » dont il signe l’adaptation et les dialogues.

Victor Haïm est également auteur des livres : « Le vampire suce toujours deux fois » et « La peau d’un fruit ».

Au cinéma, il incarne des personnages dans « Mes fiançailles avec Hilda », « Le nombril du monde » et, « La vérité si je mens » de Thomas Gilou.

A la télévision, il joue dans « Le commissaire Moulin », une célèbre série, « La cliente », et dernièrement « La traque ».

Victor Haïm écrit  et interprète également des pièces de théâtre. On le voit sur scène, au théâtre de Poche Montparnasse dans « Isaac et la sage femme » (1976) et « Accordez vos violons » (1981), mis en scène par Etienne Bierry.

La peinture est arrivée plus tard dans sa vie. Il commence en 1992 et trouve dans cet art un complément à l’écriture théâtrale, une échappatoire. Le plaisir de peindre est aussi fort que sa motivation pour l’écriture.

Peut-on parler d’abstraction ? Les tableaux laissent apparaître lignes, formes et couleurs. Le dessin n’est pas défini mais toute l’importance est accordée au reflet, à la lumière. La démarche est réfléchie. La force de son travail réside dans la recherche du reflet, du mouvement et du relief dans les toiles. Loin d’être dépourvu de sens, le figuratif s’efface pour l’abstraction. Il faut plonger dans un tableau pour y trouver une histoire, une signification. La démarche créative est la même.

 

Interview de Victor Haim

-Quand avez-vous commencé à peindre ?

VH : En 1992, précisément, j’ai commencé à dessiner. Je suis autodidacte. J’ai toujours  tendance à dessiner le décor d’une pièce de théâtre que j’écris.

J’ai pris goût à la peinture petit à petit, tout d’abord en allant régulièrement dans les musées et les galeries.

-Auteur, scénariste, professeur d’art dramatique…vous avez de multiples activités artistiques. Quel est le lien entre elles ? La peinture est-elle une échappatoire, un complément ?

VH : Le lien est le théâtre. L’activité est la même, l’écriture, le jeu, l’enseignement de l’art dramatique. Autrefois, j’ai essayé de composer de la musique mais j’ai renoncé très vite à cet art pour me concentrer sur l’écriture de pièces de théâtre.

En 1954, je suis entré à la SACEM, la société des  auteurs,compositeurs et éditeurs de musique, en réussissant le concours d’entrée. Pendant plus de trois ans, j’ai écrit des mélodies et des paroles. A l’époque, je pensais être un compositeur et un parolierPuis la guerre d’Algérie à changé mon destin et je suis parti, contraint, au combat. J’étais un opposant violemment opposé à cette guerre. Lorsque je suis revenu, j’avais perdu le goût d’écrire des chansons.

J’avais écrit une pièce, « Mourrir en chantant » crée par Pierre Valde.  La pièce, écrite en Algérie, a été jouée à mon retour. Grâce à cet acteur, j’ai commencé ma carrière d’auteur dramatique.

A 18 ans, je suis entré au Conservatoire de Nantes. Le théâtre a toujours été présent à mon esprit.

 

-Avez-vous une admiration particulière pour un mouvement artistique, un artiste ?

VH : J’admire surtout les musiciens et je porte une attention particulière au violon. Ma sœur étant violoniste, cela a développé mon goût pour la musique. J’écoute des compositeurs comme Itzhak Perlman et Marta Argerich. Le rapport entre la musique et la peinture se trouve dans le sens du rythme. Le goût de la phrase rythmée est certainement lié à ma passion pour la musique classique et le jazz. Je pense à Miles Davis, Dizzy Gillespie, Art Tatum. Je travaille en musique et j’en écoute tous les jours. Certains succès m’ont  accompagné. Je me suis accroché à l’art dramatique et j’ai ainsi écrit des pièces de théâtre. J’étais aveuglé par le goût d’écrire mais je me suis aperçu que tout n’était pas intéressant.

« L’expérience est le nom que l’on donne à ses erreurs » a écrit Oscar Wilde.

-Lignes, formes, couleurs, vos œuvres tendent à l’abstraction. Quelle importance donnez-vous à la lumière ?

VH : Mes œuvres sont des tableaux abstraits. Ce sont des taches. Je fais en sorte qu’elles soient mouvantes et transparentes dans la lumière.  Mes tableaux ne sont pas figés. Je n’ai pas peur de la couleur. Dès la naissance de la peinture, les formes ont une signification, je pense aux natures mortes, aux fruits, aux objets. Paul Cézanne et Rembrandt sont mes peintres favoris pour la richesse de leur composition. De nombreux peintres amateurs barbouillent. Pour ma part, ma peinture est construite. Les reflets sont intéressants à peindre. J’ai le goût de saisir un petit bout de reflet du soleil dans une flaque d’eau. Je peins des masses minérales. Pour un peintre, l’intérêt réside dans la lumière se reflétant sur des objets.

-« Le théâtre est fait pour diviser, voire déranger », selon vous, en est-il de même pour la peinture ?

VH : Tous les arts dérangent à un certain moment. Le compositeur Bach, qui est pour moi le « dieu » de la musique, cassait la mélodie. On a crié à la cacophonie pour les compositions de Stravinsky ou Prokofiev.  Beethoven a beaucoup dérangé. Aujourd’hui, j’écoute des compositeurs de notre temps, Ligetti et Bartok.

La musique est une passion qui fait partie de ma vie artistique. Mais je n’en ai pas fait une activité, au contraire de la peinture et de l’écriture.

Le théâtre de Goldoni m’a influencé. Mes deux dernières pièces sont plus psychologiques alors que je cherchais à écrire des pièces drôles. Ma fantaisie s’est incrustée dans les pièces que j’ai inventées, elles ne sont pas toujours gaies mais plutôt synonymes de délire. Aujourd’hui, je reviens à des choses plus profondes.

Dans mes peintures, je ne cherche pas volontairement à déranger. Je travaille à l’instinct, librement, sans contrainte de commandes. Ma liberté créatrice est totale.

Ainsi, si l’art dérange c’est qu’il suscite une émotion. Tel est le rôle de l’artiste quel qu’il soit.

 

Victor Haïm, « Surgissement »

Galerie Deux6

66 avenue de la Bourdonnais, 75007 Paris

Du mardi au samedi, de 15h à 19h00 ou sur rendez-vous

www.deux6.com

SoWhat, Pascale Henninot

Emmanuel Pierre, Scénographe La Petite Conciergerie

Invitée d’honneur Mathilda May

Vernissage, jeudi 16 novembre 2017

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