Culture

Exposition Clouzot et Les arts-plastiques, une suite contemporaine

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Le cinéaste Clouzot laisse derrière lui une œuvre chargée de mystères et de références.

A l’occasion du 40 ème anniversaire de son décès, treize artistes ont travaillé autour de son œuvre. L’exposition, commandée par Paul Ardenne , un lieu à Topographie de l’art, dans le marais à Paris, un espace dédié à l’art contemporain, du 17 novembre 2017 au 12 janvier 2018.

Henri Georges Clouzot est un cinéaste français, des années 50, 70. A la fois réalisateur, scénariste, et producteur, il laisse derrière lui une œuvre riche. Connu pour son travail dans le thriller de genre, il réalise des films à succès «Les Diaboliques» (1954), «Le salaire de la peur», «L’assassin habite au 21», «Le Corbeau», «Quai des Orfèvres» , «Le mystère Picasso» … Il remporte les trois récompenses des festivals européens: le Lion d’Or , la Palme d’or et l’ Ours d’or , notamment pour «Le salaire de la peur».

Paul Ardenne , écrivain et historien de l’art, est le commissaire de cette exposition. Ghislaine Gracieux , directrice de Ciné Patrimoine Concept , chargé de l’œuvre de Clouzot , est à l’initiative de ce projet, réalisé à l’occasion du 110 ème anniversaire de la naissance de l’artiste.

Plusieurs sujets de prédilections au cinéaste sont réinterprétés aujourd’hui à travers les œuvres de treize créateurs: la peur, le mystère, l’angoisse, la trahison, la folie, l’amour, la pulsion paranoïaque …

Parmi ces artistes plasticiens : Miguel Chevalier, propose un travail en relation avec « la Prisonnière » (1968), Philippe Dupuis expose un travail en relation avec « Le Mystère Picasso »,(1956), François Boisrond, peinture in situ à partir du film « Les Diaboliques », Tia-Calli Borlase, « Quai des Orfèvres », Aurélie Dubois, en relation avec « La Prisonnière » (1968), Orsten Groom, avec « Le Mystère Picasso » (1956), Claude Lévêque, propose un travail en relation avec tous les films et le thème du délabrement, Filip Markiewicz, avec « Le salaire de la peur » (1952), Ange Leccia, avec « L’Enfer d’Henri Georges Clouzot », Alexandra Mas, avec tous les films et le thème de la femme chez Clouzot, Agnès Pezeu, avec « La Vérité », Myriam Mechita, avec « Les Diaboliques » et Frank Perrin, avec « L’Enfer » (2009).

 

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Alexandra Mas, Elles, Animation 360°. Réalité virtuelle

 

Interview : Paul Ardenne, Ghislaine Gracieux

-Paul Ardenne, en tant qu’historien de l’art et Ghislaine Gracieux, gestionnaire testamentaire de l’oeuvre d’Henri-Georges Clouzot, quel est selon vous le point fort de cette exposition ?

PA: La mise en perspective. Le regard que des plasticiens, aujourd’hui, portent sur l’œuvre d’un cinéaste historique, et comment ils y agrègent leurs propres préoccupations, entre morale, esthétique et engagement créatif.

 GG : Cette exposition est unique en son genre : parler d’un cinéaste à travers les arts plastiques et ainsi mettre en avant la contemporanéité, l’universalité de son œuvre cinématographique, sa capacité à inspirer les plasticiens d’aujourd’hui. Chacun des artistes a également révélé une des facettes du réalisateur, dans son rapport à notre époque contemporaine.

 

– Que représente ce cinéaste pour vous ? Avez-vous vous-même une œuvre favorite ?

PA : Mes films préférés d’Henri-Georges Clouzot : « Le Salaire de la peur », pour sa dimension à la fois épique et clicheteuse, paradoxale ;  « L’Enfer », pour le travail préparatoire du cinéaste, très plasticien, et qui inspire fortement ceux-ci aujourd’hui encore. Clouzot est un cinéaste de son temps et de l’universel. Il est à l’écoute des évolutions sociales rapides de l’époque durant laquelle il travaille et, dans le même temps, il est très soucieux de faire évoluer son esthétique.

 GG : Clouzot est l’entomologiste de la nature humaine à l’écran, c’est cela qu’il représente pour moi. J’ai une tendresse particulière pour « Les Espions » dont je pense à l’instar de certains critiques qu’il est son chef d’œuvre méconnu.

 

– Ghislaine Gracieux, comment est née l’idée de cette exposition?

GG : Ciné-Patrimoine Concept, que je dirige a initié un dispositif événementiel diversifié pour remettre en lumière l’œuvre de Clouzot et montrer sa modernité, en France comme à l’international.

 Parmi les missions de Ciné Patrimoine Concept, l’une des plus importantes est la représentation de cinéastes, avec pour objectif le rayonnement de leurs œuvres dans le monde, par la création d’outils et la production d’événements et de films.

Ciné Patrimoine Concept se consacre principalement aux grands cinéastes patrimoniaux et représente, outre Henri-Georges Clouzot, Jacques Becker et Roger Vadim.

 

Sous l’égide du Comité Clouzot, Ciné Patrimoine Concept a souhaité organiser un hommage, composé d’une série d’événements qui se déroulent tout au long de cette année anniversaire 2017 et se prolonge en 2018 : Rétrospective de tous ses films, livres, portrait documentaire, performances artistiques et musicales, expositions

 

En synergie avec les ayants-droit, producteurs des films, nous avons décidé de mettre en œuvre une tournée d’événements artistiques, un parcours à travers toute la France, intitulé « Le Mystère Clouzot ».

 L’exposition « Clouzot et les arts plastiques, une suite contemporaine » s’inscrit dans ce programme. En effet, il était déterminant de montrer combien l’art et les artistes sont  proches de sa démarche de cinéaste.

 Cette exposition montre que Clouzot est un auteur iconoclaste, l’un des rares à avoir réussi la fusion entre une culture française d’étude des personnages et une culture anglo-saxonne du grand spectacle.

En se penchant sur sa vie et son oeuvre, on découvre un homme insaisissable, touche-à-tout, inventif.

 

– Paul Ardenne, commissaire de l’exposition, comment avez-vous procédé à la sélection des artistes?

PA : Assez simplement, j’ai choisi des plasticiens dont l’univers me paraissait « raccord » avec celui de Clouzot. Et cela, dans les multiples domaines qu’investigue le cinéaste avec sa caméra.

 

-L’art contemporain permet de se lancer dans des réalisations insolites. Que pensez-vous de la création des différents artistes choisis ? L’imaginiez-vous de cette façon ?

PA : Oui, sans conteste. Il y a une familiarité de pensée, de vision et d’esthétique entre Clouzot et les artistes d’Une suite contemporaine ». Il y a une même curiosité pour le présent, une même angoisse devant le temps, une même volonté d’affirmer les pouvoirs ambivalents de l’humanité : lucide mais lâche, courageuse mais flottante.

GG : Je suis bluffée et vraiment séduite par l’éclectisme de cette exposition. Paul a fait un beau casting si je puis utiliser cette expression du cinéma.

 

Le mystère Clouzot, Clouzot et les Arts-Plastiques, une suite contemporaine

 

Commissaire d’exposition Paul Ardenne, Ghislaine Gracieux de Ciné Concept Patrimoine

 

Topographie de l’Art

15 rue de Thorigny, 75003 Paris

 

Exposition produite par Ciné Patrimoine Concept, soutenu par Interconstruction

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