Les photographes Jean Claude N’Doumbé et Frédéric Bien présentent leurs œuvres. Ils exposent en binôme, à Saint Germain des Prés, à Paris, en collaboration avec My Web’Art du 8 au 10 juin 2017.
Les images sont des scènes de la vie quotidienne, des portraits, des paysages urbains.
D’un côté, le photographe axe son travail dans le réel où il est témoin d’un monde qui le touche. De l’autre, les images sont vives et colorées, le personnage photographié est en mouvement, dans un décor flou, ou vice versa.
Il semblerait que ce soit dans le dialogue poétique, les deux travaux sont bien distincts. Quel est l’effet souhaité?
Chaque artiste une histoire singulière avec l’art. Jean Claude N’Doumbé a commencé par une école de mode, Esmod, avant de travailler pour Chantal Thomas et se lancer lui-même dans la photographie.
Les oeuvres d’art sont bien connues. Elles s’approchent de l’art pictural, mélangeant couleurs et mouvements. Le spectateur est dans une dynamique, invité à suivre le rythme. (« Couleurs Passagères », Jean Claude N’Doumbé )
Le dialogue poétique est peut-être dans la différence. En effet, Frédéric Bien montre une vision plus réelle. Témoin d’un monde, d’instantané, le photographe déclenche son appareil, est touché par ce qu’il voit. D’où l’intensité des regards des personnes photographiées, révélée par l’argentique.
Frédéric Bien est plus accès aux plans des portraits ou scènes, des paysages en noir et blanc.
Interview de Jean Claude N’Doumbé et Frédéric Bien
– Comment avez-vous commencé la photographie?
Frédéric Bien: J’ai repris la photographie début 2000 dans le cadre d’une nouvelle activité professionnelle avec la souplesse du numérique. J’ai vite abandonné le numérique pour le travail du travail en plein emploi du profit de l’argentique noir et blanc, inspiré par la muse qui partageait ma vie alors. Nous avons ensuite beaucoup d’amis pour tout le monde.
Jean-Claude N’Doumbé: Je faisais partie de ses gamins qui ramassent un boulon dans l’idée que je vais pouvoir en faire autre choix. Un jour, mon voisin du dessus est passé chez moi avec un Leica. J’ai tout de suite été fasciné par l’objet! Faute de moyens je me suis acheté un Nikon. Dès mes premiers clichés j’ai compris que la photographie allait être pour moi un outil de traduction. J’avais saisit ans!
-Quel est pour chacun le point de création? Trouvez-vous l’inspiration dans le réel?
FB: Il n’y a pas à proprement dit de point de création, je ne suis ni peintre ni sculpteur. L’inspiration vient avec le moment, avec l’état d’âme. C’est naturel, faire cadeau avec l’instant et déclencher. C’est un tout, on est dedans ou pas … Elle vient de la scène et de l’état d’esprit, la technique importe peu de finale à partir du moment ou de la maîtrise de la lumière.
JCND: En tant que photographe je ne m’en soucie pas vraiment; Le contraire à la création de l’ancien métier, le déclic nait de la fusion entre le monde réel et de se qui se raconte dans ma tête. C’est de cette alchimie que me vient la photographie de la pulsion. Il va arriver parfois que la réalité soit si forte, quelle que soit l’ascension sur tout ce qui me permet de me raconter. Dans tous les cas, jouez-vous dans l’instant, un cadre une lumière, un sujet!
-Une technique photographique différente: que pensez-vous du numérique aujourd’hui?
FB: Le numérique est parfait pour une production instantanée et de masse, je l’utilise à des fins professionnelles ou pour le sport. Cependant, personnellement je ne travaille qu’a l’argentique. Je photographie au feeling, sans filet, sans cellule, sans aucune possibilité de voir ou d’amour … L’argentique est pour moi un espace de liberté absolue … Au-delà du grain, il ya le délai entre le prix et le développement Puis la magie du développement. Ce temps, cette pause, sont importants pour moi par rapport à l’instantanéité ambiante. Ils me laissent le temps d’imaginer mes photos et peut-être d’en faire de meilleures demain.
JCND: J’ai appris la technique avec l’argentique, le numérique m’en libéré. L’argentique est ponctué de rituels, d’étapes qui nécessitent la patience et un goût prononcé pour le processus photographique .Il ya toujours une partie d’inconnue un « aléatoire » un moment ou vous n’êtes plus créateur de la voiture magie La magie se crée d’elle-même. Le numérique est l’accès à la photo pour tous ceux qui ont le moyen d’explorer d’autres voies. C’est une baguette magique, qui aujourd’hui propose encore plus de possibilités créatives Aux artistes. La liberté d’aller plus loin que l’imagerie traditionnelle. L’important pour moi est l’image et l’émotion qui s’en tiennent, bien plus que la Mode de l’obtention .
-En quoi pourriez-vous qualifier votre travail de dialogue poétique?
FB: Question difficile, je reste très accroché à la poésie des mots, elle rime avec Baudelaire, Rimbaud, Prévert ou Lautréamont … moins évidente avec les images pour moi alors. Un photographe poète peut être-être E.Boubat. Concernant mon travail, je laisse à chacun la liberté d’entrer ou pas dans mon univers, je ne sais pas s’il est poétique, il est le reflet de ma vision de l’instant …
JCND: Je ne qualifie pas mon travail je préfère laisser le soin à d’autres.
Cependant il ya ce dialogue permanent entre le monde et moi, où s’entremêlent lutte et amour ponctué d’incertitudes et d’exaltations, un échange continu raconté par mes photos.
-Y a-t-il un lien entre vos différentes œuvres dans cette exposition?
FB: C’est une bonne question! Il y a un lien pour moi mais il m’appartient. Il reste très difficile à retranscrire de manière intelligible. Il m’importe plus de proposer par travail, par ambiances, par scénettes pour l’écriture et la scénographie fassent le privilège.
JCND: «Le cœur a ses raisons que la raison d’être ignore» (Pascal) … Mais je ne saurais ignorer les raisons d’un coeur abandonné.
«Passerelle», exposition photographique
Jean Claude N’Doumbé et Frédéric Bien
En collaboration avec My Web’Art
Du 8 au 10 juin 2017
Espace
14, rue des Saints-Pères, 75006 Paris