Alain Cornu présente sa dernière série photographique sur les toits de Paris, à la galerie Thierry Bigaignon, à Paris, du 9 novembre au 24 décembre 2016.
Artiste photographe, Alain Cornu trouve un intérêt particulier à la photo de portraits, de natures mortes et de paysages.
Contemplatif et observateur, il choisit de montrer des paysages, de ses différents voyages. Fort de ses expériences professionnelles, Alain Cornu allie avec aisance travaux de commandes et travaux personnels. Il trouve un équilibre dans ce va et vient.
Après avoir suivi des cours à l’école des Gobelins à Paris, il devient vite assistant puis réalise des campagnes publicitaires pour différentes marques: Poulain, Renault, Orange, Nespresso et bien d’autres.
Parallèlement, il réalise des travaux personnels: Aspiration, Flying cakes, Répétition, Lévitation, Objets trouvés, Portrait…Il reçoit plusieurs prix dont une récompense en 2007 par la Bourse du talent Kodak. Les oeuvres sont exposées à la biennale de Canton en Chine, au musée des Arts décoratifs de Paris, à la Bibliothèque nationale de France…
Il se lance dans cette dernière série sur les toits de Paris en 2009. La tombée de la nuit et le cadre donnent aux images un côté théâtral et romantique. Toits, cheminées, fenêtres apparaissent sous une lumière différente. Les photographies sont faites de nuances et sont empreintes de poésie. Les toits de Paris sont un aspect caché de la ville, il y a dans ce thème une part symbolique.
Interview, Alain Cornu:
-L’art est pour vous un domaine familier, vous avez commencé par la peinture. A quel moment avez-vous choisi la photographie comme mode d’expression?
AC : A l’adolescence, je me suis intéressé à la photographie, tout en pratiquant différentes disciplines artistiques comme le dessin, la peinture, la sculpture. A cette époque, je ne savais pas que j’allais devenir photographe. A l’âge de vingt ans, cela s’est précisé. J’avais commencé les Beaux-Arts mais je ne souhaitais pas faire des études trop longues. Une école d’art, une école de cinéma, j’ai pris conscience que ces domaines ne me permettraient pas d’avoir un métier sûr. Photographe me correspondait plus. La photographie est un travail solitaire, concret, technique, où l’on peut allier travaux de commande et création.
-Dans quel genre photographique vous situez-vous?
AC : La nature morte est mon domaine de prédilection. J’ai appris à travailler en studio à l’école des Gobelins à Paris. J’avais l’image du reporter. Lorsque je suis entré dans un studio, j’ai su que j’avais trouvé ma place. Exprimer des émotions à travers une lumière me correspond. Tout doit être cohérent et adapté. La nature morte n’est pas un domaine des plus séduisant. D’où la difficulté. Rendre attractif un domaine plat. J’ai donc trouvé la multiplication, la géométrie, l’élévation … Le thème permet d’apprendre énormément, sur la lumière, le cadrage. A un moment, j’ai eu besoin de partir pour travailler à la lumière du jour, au naturel. Il n’y a pas de place pour le hasard en studio, tout est contrôlé. Ressortir à la lumière du jour permet de se laisser aller au hasard. Aujourd’hui, je maîtrise les deux pratiques : le studio et l’extérieur. Elles sont complémentaires.
-Vous réalisez de nombreuses campagnes publicitaires, abordez-vous le sujet de la même manière lorsque vous réalisez vos travaux personnels?
AC: Les travaux de commande m’obligent à garder les pieds sur terre. Je suis dans la contrainte car je ne décide pas. Lorsque je réalise des campagnes publicitaires, je travaille en équipe, avec un directeur artistique. Je suis chargé de faire la photo. C’est un travail concret. J’ai une approche différente de ce travail de commande qui m’oblige à âtre rigoureux et exigent. Cela me pousse à l’être aussi dans mes travaux personnels. La commande m’a formaté à une nécessité de résultat. Ce sont souvent elles qui m’ont ouvert les portes sur mes travaux personnels, me conduisant dans des univers où je ne serais pas allé.
-Forêts, paysages, portraits, natures mortes, la dernière série photographique traite des toits de Paris,quel à été le moteur de cette série? La ville? La lumière? La hauteur?
AC: Ce sujet, « Les toits de Paris », témoigne de différentes sources et influences. Je photographiais déjà dans ma jeunesse les toits de Paris. De plus, je fais référence à de grands photographes tels que Brassai, André Kertesz, qui ont photographié les toits de Paris.
Sans avoir réellement d’idée au départ, je me suis concentré sur la lumière, en particulier sur les fins de journée où elle est différente à celle du jour. Il y a des nuances, des transparences et une ambiance particulière. Les lumières structurent la composition et éveillent mon imaginaire. Je me suis vite ancré dans ce quotidien, cet esthétique finalement banal: les antennes, les tuiles, les cheminées… C’est un Paris que l’on ne connait pas, un sujet inépuisable, un jeu de construction, une variation sur le même thème, je peux le renouveler sans m’ennuyer.
« Sur les toits de Paris », Alain Cornu
Galerie Thierry Bigaignon
Hôtel de Retz,
9 rue Charlot, 75003 Paris
Du 9 novembre au 24 décembre 2016,
Vernissage le 8 novembre 2016,
Jeudi Arty, VIP, le 3 novembre,
Livre photographique, « Sur Paris »
http://www.thierrybigaignon.com