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Le film documentaire « Sous le street-art, le Louvre »

« Sous le street-art, le Louvre », est un titre évocateur qui met en parallèle deux mondes de l’art. Ce film documentaire, réalisé et écrit par Frédéric Bouquet-Grilli, avec l’historien Cyrille Gouyette, et le cofondateur du musée flottant Fluctuart à Paris Nicolas Laugero-Lasserre, est produit par Franck Courvoisier de la société Merapi Productions.  En 52 minutes, il dresse le portrait de quatre artistes de street-art, Nadège Dauvergne, André Ravo-Mattoni, madame et Zevs. Il sera bientôt diffusé à la TV, sur France 3 dans Libre-Court.

L’idée première de ce documentaire est de s’interroger sur le passé : est-il encombrant ou nourrissant?

Le street-art, art de la contre-culture, relie différents courants. Il s’imprègne de la culture pop, des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art, placés pour la plupart actuellement au musée du Louvre, à Paris.

Quel rapport entretiennent les artistes urbains avec l’œuvre originale, avec l’institution muséale?

Ainsi, le réalisateur a mis en avant le parcours de ces quatre street-artistes :

Filmés pendant la réalisation de leurs travaux, ils créent, inventent, réinventent, s’inspirent. La caméra les suit jusque dans le musée du Louvre où ils s’interrogent, discutent, contemplent, puis dans leur propre atelier. À chacun sa manière de travailler : peinture, découpage, montage, dessin, collage… Et enfin, la caméra les suit dans la rue sous un pont, Nadège. Le Tunnel des Tuileries à Paris, Madame et Andréa. Là, ils exposent leurs œuvres, en grand format. Zevs lui investit la célèbre salle du Musée du Louvre dans une performance en face à face avec La Cène de Véronèse et la Joconde de Léonard De Vinci.

Ce premier épisode montre la place de ces artistes dans la scène urbaine et dans l’histoire de l’art. Elle montre comment le présent s’inspire du passé.

© Zevs

         Interview : Frédéric Bouquet-Grilli

– Comment et quand avez-vous eu l’idée de construire et réaliser un sujet sur le street-art ?

FB: L’idée de faire un documentaire sur le street-art vient du livre, « Sous le street-art, le Louvre », écrit par Cyrille Gouyette. Ce livre met en relation les artistes du street-art avec les arts classiques du Louvre. À la lecture de ce livre, nous avons imaginé la possibilité de faire un documentaire. Nous l’avons proposé au programme Libre-Court de la chaîne France 3 qui nous a suivit.

© Nadège D’Auvergne

– Comment s’est passé votre collaboration avec Cyrille Gouyette ? Comment s’est passé le tournage avec les artistes ?

FB: Cyrille Gouyette, l’auteur du livre  et Nicolas Laugero-Lasserre, grand collectionneur, Directeur artistique et cofondateur du musée flottant Fluctuart, sont co-auteurs du film. Nous nous sommes rencontrés et nous avons travaillé ensemble. Avec Nicolas, nous avions déjà travaillé sur le documentaire, « La route des arts, objets polynésiens ». Ils ont apporté leur compétences et la passion qu’ils ont pour ces arts. Cyrille et Nicolas connaissaient les artistes, Madame, Nadège Dauvergne, Zevs et Andréa Ravo-Mattoni. Ils ont été les intermédiaires précieux.

Les tournages avec les quatre artistes dans leurs ateliers se sont bien passés, car l’idée, c’était de les laisser travailler librement, de ne pas intervenir dans les phases créatives, la caméra devait se plier au travail de l’artiste. C’était eux qui décidaient des moments d’interviews. Chaque œuvre du film est une œuvre originale créée pour le film. Toutes les quatre sont en relation avec une œuvre d’art du Louvre. Je les ai suivis dans les différentes salles du musée lorsqu’ils se sont inspirés; puis dans la création de chaque œuvre, en équipe légère, les laissant s’exprimer pendant le travail réalisé. Le Louvre est le plus important musée du monde occidental et les œuvres exposées sont majeures dans l’histoire de l’art. Il faut donc prendre de grandes précautions. Tourner au Louvre est une chance inouïe et un privilège pour un réalisateur. On se doit alors de se plier aux exigences d’un lieu aussi important. Le Louvre s’impose à vous, il vous enveloppe de son savoir, de son histoire. 

Nous sommes dans la cathédrale de l’histoire de l’art. Nous avons filmé les artistes lors de leurs recherches, de leurs questionnements et de leurs découvertes artistiques. Ce sont quatre grands artistes, leurs relations aux œuvres étaient donc à la fois empreintes de respect, de solennité et passion. En même tant ce sont des artistes de rues, ils devaient donc s’affranchir de tout ce poids. Ce fut aussi l’un des rares tournages d’une performance in-situ, faite à l’occasion de ce documentaire par l’artiste Zevs.

© Andréa Ravo-Mattoni

– Pensez-vous déjà à une suite?

FB: Nous pensons effectivement à des suites, pas réellement sous la forme d’un 52 minutes. Nous étudions la possibilité de suivre d’autres artistes, toujours dans un cheminement de relation entre les arts : le street-art et la danse, le street-art et la musique, le street-art et la littérature…. Nous suivrons les artistes durant plusieurs mois, voire sur une année complète sur des créations originales. Nous voulons prendre le temps de la gestation, de l’étude, de la conception d’une œuvre. À cette occasion, nous créons le collectif « 7 ». Nous travaillerons avec des artistes du street-art et de l’art contemporain. Le collectif fait pour des artistes, créé par des artistes, sera dédié à l’art. Nous avons aussi la volonté de suivre les artistes qui travaillent sur les soins de support en cancérologie et dans les maladies chroniques. Il y a là un sujet artistique très fort et l’une des missions de l’art. Le bien-être humain.

© Madame

« Sous le street-art, le Louvre »

Réalisé par Frédéric Bouquet

Auteurs: Frédéric Bouquet, Cyrille Gouyette, Nicolas Laugero-Lasserre

Produit par Franck Courvoisier

Production : Mérapi-Productions

Projection:

Fluctuart, le 19/04/2023

2 Port du Gros Caillou, 75007 Paris

Diffusion TV

France 3

Le 6 juin 2023 dans Libre-Court

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