
« Le comble de la Vanité » est une comédie macabre, une première pièce écrite par Valérie Fayolle; une histoire de famille qui tourne au cauchemar. La mise en scène est signée Ludivine de Chastenet. Au théâtre de la Pépinière, du 13 septembre au 30 décembre 2022.
Il s’agit d’un testament retrouvé dans un grenier : la famille réunie dans la maison semble bouleversée par cette découverte. L’auteure s’est interrogée sur le sujet des liens familiaux, des histoires de famille et d’héritage, des passages quelques peu compliqués. Ici, le sujet est traité avec humour et légèreté par Valérie Fayolle, journaliste et auteure de cette première oeuvre publiée chez Hello Éditions. Créatrice aussi du Paris des Arts, émission culturelle sur France 24.
Cette histoire est faite de liens et de rebondissements. Sur scène, on retrouve la mère, deux frères, une sœur et une belle sœur. Chacun tient un personnage avec ses caractéristiques.
Le personnage de la mère tient toute l’histoire. La mort du père les réunit. Les révélations arrivent peu à peu lorsqu’il s’agit du testament. Une pièce drôle et dynamique, un sujet traité avec humour.
Avec Mikaël Chirinian, Julie Farenc, Virginie Pradal, Cécile Rebboah et David Talbot

Interview: Valérie Fayolle (auteure)
-Parallèlement à votre activité de journaliste à la télévision, vous vous lancez dans l’écriture d’une pièce de théâtre. Quel est le point de départ de cette aventure?
VF: La nausée…non je plaisante…
J’ai la chance d’animer une émission culturelle, le Paris des Arts, sur France 24. Avant cela, j’ai présenté le Journal télévisé, ce qui a été pour moi une aventure incroyable mais pas très drôle. Au bout d’un certain temps, annoncer des mauvaises nouvelles était devenu un peu anxiogène. J’ai eu envie de plus de positivité, de rire et de joie, d’annoncer du bonheur plutôt que du malheur. Entre deux écritures de textes de chansons, j’ai pris l’initiative d’écrire une comédie, une pièce de théâtre.
L’idée de cette histoire est venue peu à peu et l’objet de référence, le crâne, est un souvenir d’enfance ; un objet que j’ai retrouvé dans le grenier de mes grands parents.
L’écriture de cette comédie est un souffle nouveau.
-Quelle est la genèse de la pièce ?
VF: La genèse de la pièce part de cet objet mystérieux, le crâne; objet catalyseur que l’on retrouve au grenier.
Puis, je me suis interrogée sur les liens du sang. Dans ma carrière de reporter, j’ai abordé différentes thématiques : les enfants, les nés sous x, les secrets de famille, les origines.
J’ai choisi de parler de la problématique du secret de famille. Comment un secret de famille peut-il détourner chaque membre d’une famille de sa trajectoire ? Lorsqu’il est révélé, il fait l’effet d’une bombe. Aucun des personnages de l’histoire n’aurait eu cette vie là sans ce secret de famille. Il pollue l’histoire de chacun. Il y a toujours l’espoir de renouer avec le fil de sa vie.

-Sur fond de comédie, un sujet finalement sombre, qu’avez vous subtilement voulu montrer? Y-a-t-il des références personnelles?
VF: Dans mon métier de reporter, j’ai beaucoup travaillé sur les origines. J’avais face à moi des gens déboussolés, sans réels repères familiaux.
Il y a également un petit côté féministe.
La femme a le droit d’être adultère autant que l’homme. Elle a le droit de mener sa vie aussi. Comme le montre le personnage de la mère.
Le thème le plus personnel est la maladie d’Alzheimer, dont le personnage de la mère est atteinte et qui s’en sert dans cette situation.
Personnellement, ma grand-mère l’avait. Elle avait ce sentiment d’inutilité. Ce thème de perte de la mémoire m’a heurtée. Il était important pour moi de parler de ce sujet grave.
Sur un autre thème, j’aime aussi l’idée que l’on peut se réconcilier entre frères et soeurs plus tard. Il n’est jamais trop tard pour renouer avec son destin, ni pour se réconcilier avec sa famille, avec son histoire.
-En tant qu’auteure, quel a été votre rapport avec la metteuse en scène, les comédiens? Pour montrer votre idée de l’histoire, êtes-vous satisfaite du cheminement, du travail accompli?
VF: J’ai voulu écrire une pièce de théâtre car l’idée de la troupe m’attirait. J’ai travaillé en équipe toute ma vie, dans mon métier de journaliste de télévision.
Avec la metteuse en scène, Ludivine de Chastenet, le travail a été un réel travail d’équipe, avec beaucoup d’écoute et de compréhension. Elle a réellement apporté sa vision. Au départ, elle avait son idée de la pièce qui n’était pas forcément la mienne. Dans le texte original, on compte six personnages, nous les avons réduits à cinq. C’est un voyage agréable de se remettre en question, de partager des idées. Nous avons inversé certaines scènes, revu les caractéristiques de certains personnages. Notre travail a été un échange, un partage. Au final, la pièce a une dimension que je n’aurai jamais pu lui donner toute seule. Nous nous sommes mis autour d’une table pour retravailler le texte avec les comédiens. J’ai assisté également au travail de répétitions. Le rythme est essentiel pour la cohésion de l’œuvre. La difficulté de mise en scène de cette pièce a été, à juste titre, les rires. Je souhaitais faire rire mais avec des poses dans le texte, non en continu. Les personnages sont comiques tout en ayant des failles, des fragilités, des ruptures de rythme. J’ai souhaité que l’émotion prépare le rire. Trouver cet équilibre là a été le plus gros pari de la pièce et de la mise en scène.
-Quels sont vos projets ? Pensez-vous déjà à l’écriture d’une deuxième pièce ?
VF: Je continue à animer mon émission de télévision « Le Paris des Arts », sur France 24.
Je travaille actuellement sur une autre pièce et sur une comédie musicale. J’écris beaucoup de musique, de chansons. Mon dernier projet est un roman qui sortira chez Plon le 2 mars 2023. Il s’agit d’un road trip; c’est l’histoire d’une femme qui s’élance au volant de son alpha Romeo Spider, de sa voiture, pour atteindre depuis Paris, la Méditerranée. Elle a acheté cette voiture lorsqu’elle était jeune conductrice. Elle va la vendre vingt ans plus tard. Elle s’apprête à faire ce grand voyage en solitaire lorsqu’un homme s’assoit à ses côtés et lui dit « Tu ne croyais pas que j’allais te laisser faire ce voyage toute seule ». Je raconte donc le voyage de cette femme et de cet homme. Il s’agit réellement d’un road trip avec de la musique. J’ai construit une bande son pour accompagner ce roman. Le lecteur est invité par un flash code à accéder à la musique qu’il peut écouter, s’il le désire. J’ai donc écrit sept textes originaux avec une bande son originale.
S’il souhaite vivre en musique cette histoire et partager les titres référents aux chansons faites par mon héroïne, il peut avoir accès à la playlist.
L’expérience est différente de celle du théâtre.
« Le comble de la Vanité »
De Valérie Fayolle
Mise en scène de Ludivine de Chastenet
Avec Mikaël Chirinian, Julie Farenc, Virginie Pradal, Cécile Rebboah et David Talbot
Au Théâtre de la Pépinière
7 rue Louis le Grand-père, 75002 Paris
Du 13 septembre au 30 décembre 2022
Du mardi au samedi à 19h ou 21h selon les jours, le dimanche à 15h