
La légende du piano argentin Gustavo Beytelmann et le duo marimba/violoncelle, Krystina Marcoux et Juan Sebastian Delgado, Stick&Bow présentent le prélude à leur nouvel album, « Vení, Volá, Vení », chez Analekta. Leur collaboration artistique est une envolée musicale exceptionnelle avec des airs d’Astor Piazzolla, de nouvelles compositions et des découvertes musicales entre world, musique de chambre et jazz. Sur scène le 20 avril au Bal Blomet à Paris. Sortie de l’album le 3 juin 2022.

Gustavo Beytelmann, pianiste et compositeur de tango argentin, a écrit des musiques de films entre autre pour « La Maffia », « Quebracho » et « Los Gauchos Judios ». En 1976, il s’installe à Paris en tant que pianiste et compositeur. Un an plus tard, il accompagne Astor Piazzolla lors de sa tournée européenne, puis compose pour la radio, la télévision et le cinéma. Il fonde un trio à Paris avec Juan José Mosalini et Patrice Caratini, avec lesquels il parcourt l’Europe pendant douze ans et enregistre trois albums.
Aujourd’hui, il collabore avec le duo montréalais, Stick&Bow, le violoncelle Juan Sebastian Delgado et la marimba, Krystina Marcoux. Musiciens de formation classique, ils jouent une variété de styles allant du rock au tango, avec un répertoire comprenant des musiques de Radiohead, Nina Simone, Bach et Schumann, Astor Piazzolla ainsi que des pièces originales de compositeurs contemporains.

En prélude à la sortie de l’album Piazzolla, Beytelmann : « Vení, Volá, Vení » attendu le 3 juin 2022, sous l’étiquette Analekta, Gustavo Beytelmann et Stick&Bow publient un premier single, « Revirado », sorti le 7 avril. Cette œuvre a été composée dans les années 70 par Astor Piazzolla pour son quintet (bandonéon, violon, piano, guitare électrique et contrebasse).

Interview : Krystina Marcoux
– Comment est né votre duo avec le violoncelliste Juan Sebastian? Comment avez-vous marié le marimba ( sorte de xylophone) et le violoncelle ?
KM: Avec Juan Sebastian, nous avons fait nos masters ensemble, à l’université à Montréal. Nous avons réalisé une pièce pour huit violoncelles et quatre percussions, d’une compositrice que nous aimons beaucoup, Luna Provo, productrice également de notre album « Vení, Volá, Vení ». Nous avons découvert, à ce moment là, le mélange percussion et violoncelle. Un départ pour la France pour moi, Juan Sebastian venait régulièrement. Nous travaillions ensemble, nous explorions les répertoires, faisions des pièces et nous trouvions des concerts. En 2018, la biennale Musique en scène de Lyon nous a commandé un spectacle. Nous avons accepté et nous avons travaillé avec des compositeurs. Le résultat se trouve sur notre premier album. Comme pour ce nouvel album, nous allons du rock, au baroque jusqu’au jazz.
– Quel a été votre rencontre avec le pianiste Gustavo Beytelmann, maître du tango argentin? Que représentait-il pour vous avant?
KM: Juan Sebastian a fait sa thèse de doctorat sur le tango après Astor Piazzolla. Tout ce qui s’est passé ensuite est beaucoup moins connu. Il s’y est intéressé. Il a trouvé un disque de Gustavo Beytelmann, quatuor à cordes et bandonéons. Il s’est rendu compte, à l’écoute de celui-ci, qu’il s’agissait d’un nouveau langage, plus actuel. Un chapitre de sa thèse portait sur Gustavo Beytelmann. Il l’a donc rencontré. Nous nous sommes vus plusieurs fois à Paris, jusqu’à la sortie de notre album. Gustavo est venu nous voir et nous a proposé de travailler ensemble. Humainement, artistiquement, musicalement, c’est une belle histoire.
– Quand avez-vous décidé de collaborer ensemble ?
KM: Après un concert mémorable à la Bellevilloise, à Paris, en 2020, juste avant les confinements, Gustavo était venu nous voir. Il nous a annoncé que notre projet ensemble avançait. Nous avons fait toutes les démarches nécessaires pour pouvoir faire l’album. Gustavo a commencé à composer, à écrire, à faire des arrangements pour le trio.
– Instrument de prédilection pour chacun, le violoncelle, le marimba et le piano.., comment se sont déroulées vos séances de travail pour « Vení, Volá, Vení » ? Comment avez-vous abordé la réinterprétation d’une oeuvre de Piazzolla ?
KM: En deux étapes. Gustavo a pris le temps de tout réarranger lui-même. Il connaît parfaitement ce vocabulaire. Il a fait le choix des pièces de Piazzolla. Six d’entre elles ont été écrites à Paris, ainsi que les trois pièces de Gustavo.Il nous a envoyé les arrangements écrits. Nous avons travaillé à partir de là. Ensuite, nous nous sommes réunis tous les trois. Cela s’est fait comme une composition de musique classique. Le défi et la beauté de ce travail est de laisser une part à la partie jouée et non écrite. Le tango s’écrit mais il y a la façon de jouer qui n’est pas écrite. L’écoute et la manière d’interpréter ne peuvent pas s’écrire. Il y a du phrasé libre dans une écriture spécifique, la partie la plus difficile, réalisée grâce à l’expérience de Gustavo.
– Les registres musicaux varient dans cet album: tango, jazz…Voulez-vous apporter quelque chose de plus à la musique traditionnelle? Une certaine modernité ?
KM: Oui, le choix des instruments rend cette musique moderne. Le violoncelle a fait partie du tango avec Piazzolla mais pas du tout avant. La façon de jouer est adaptée au genre. Les percussions, les vibrations ont fait partie de la musique de Piazzolla mais le marimba jamais. La modernité vient du choix des instruments et de l’écriture de Gustavo : différentes couleurs, jazz, contemporain…qui vont chercher plus loin des harmonies pour actualiser la musique et qui rejoint les deux générations.
– Tango égal passion, est-ce vrai?
KM: Oui, tango égal passion..Cette musique est passionnante. Celle de Piazzolla l’est réellement. Il y a quelque chose de viscéral. Certaines choses ne peuvent pas s’écrire, cela se trouve à l’oreille.
« Vení, Volá Vení »
Analekta
Gustavo Beytelmann et Stick&Bow
Sortie de l’album le 3 juin 2022
Au Bal Blomet, le 20 avril 2022

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