Auteur, compositeur et interprète, Lewis Evans, originaire de Grande Bretagne, présente aujourd’hui son nouvel EP, composé de quatre titres, intitulé « Le rayon vert ». Sortie le 22 janvier 2021, chez ZRP.
Sa voix est convaincante et ses mélodies sont inspirées de sa vie, de ses voyages et de ses expériences. Dans un genre situé entre la folk et la pop, Lewis Evans est un musicien qui utilise son instinct et ses émotions. Son instrument, la guitare, l’accompagne sur tous les titres, écrits en français et en anglais.
Après sa longue expérience au sein du groupe, The Lanskies, il se lance en solo et devient Lewis Evans, artiste.
Le premier album, « Half way of paradise », est sorti en 2015, suivi de « Man in the bubble », en 2018. Il rencontre de nombreux artistes dont Gaetan Roussel, Keren Ann et Juliette Armanet, avec qui il collabore. Pour ce nouvel EP, Lewis Evans s’est associé avec David Ivar du groupe Herman Dune. Il participe à de nombreux festivals, dont Les Francofolies et Rock-en-Seine.
Poésie, aventure, notamment avec le titre « Rock in the sea » qui évoque les différents chemins possibles, le désir de vivre quelque chose de nouveau, l’infinie possibilité qui s’offre à nous. En guise de décor dans le clip-vidéo, une plage.
Interview, Lewis Evans
-A quel moment avez su que la musique serait votre voix ?
LE : La musique a toujours été dans ma vie. Mes parents écoutaient beaucoup de musique. Entourés de vinyles, c’était un rituel. Ma mère était une femme de punk et de new wave. Mon grand frère joue dans des groupes de musique, un adolescent un peu rebelle.
À la base, j’étais rugbyman. J’ai commencé à m’intéresser vraiment à la musique lorsque je suis entré au lycée. En échec scolaire, seul au monde, abandonné en France car ma mère était repartie en Angleterre, la musique a été mon refuge. Après avoir fait les Beaux-Arts à Cherbourg, j’ai fait la manche avec mon seul instrument, la guitare, pour me nourrir. Je connaissais quelques accords. Ainsi, la musique est entrée dans ma vie. Je me suis créé un réseau social et j’ai rencontré les Lanskies, groupe dont j’ai fait partie. Ils m’ont proposé de répéter avec eux et l’histoire a commencé. La musique est venue comme un signe du destin.
-Après avoir fait partie du groupe Lanskies, vous vous lancez en solo. Qu’a représenté ce groupe pour vous ? Quel a été le déclic pour vous lancer librement ?
LE : Je suis rentré dans le groupe des Lanskies à 18 ans. À l’époque, j’étais à Cherbourg, aux Beaux-arts. Ils sont devenus ma famille, mes grands frères, étant plus âgés que moi. Ils m’ont beaucoup aidé. C’est pourquoi, je n’ai jamais rejoué dans un groupe de musique. Les Lanskies étaient un groupe de rock. Ma musique était beaucoup plus folk. Mes influences, Jim Croce, Simon and Garfunkel. Je suis resté dans le groupe de 18 à 28 ans. Puis, j’ai pris mon envol. Je composais énormément et je proposais des nouveaux titres sans cesse, des ballades. Cela ne leur correspondait pas réellement. Je me suis donc lancé tout seul dans une nouvelle aventure sans pour autant quitter le groupe. Nous sommes toujours ensemble. Le batteur est mon ingénieur du son. Florian me donne des conseils. Nous nous remettrons ensemble un jour.
-Le genre musical pop-rock est-il bien approprié à votre musique ?
LE : Oui et non…Je pense que j’étais un des premiers anglais à me produire au festival Les Francofolies. J’étais du coup catalogué dans le pop-rock comme tous les musiciens qui y participent. Pour moi, je faisais du story-telling, des chansons à texte. J’étais classé à chaque fois dans le pop-rock sans vraiment comprendre. J’aurais pu être catégorisé musique du monde. Il y a toujours ce problème de genre musical.
Je me considère plus dans la catégorie folk, pour la guitare, l’acoustique et le côté story-telling. Mes chansons sont des histoires autobiographiques. Il y a du sens, typique au story-telling folk.
Je n’ai rien contre la pop. Ce genre est plus populaire.
Par choix, je ne me définis pas vraiment pour rester intemporel.
-Guitare et voix sont vos principaux instruments. Vous avez écrit et composé tous les titres de l’album « Le rayon vert ». Comment se déroulent vos moments de création ?
LE : Je travaille et je crée, chez moi, dans une pièce spéciale, entouré de mes deux filles.
Je compose et j’écris beaucoup. J’ai instauré un rituel, je compose le matin et je travaille tous les après-midi avec ma guitare. Je l’envoi mon travail ensuite à mon bras droit, Frédéric Buchet, multi-instrumentaliste que j’ai rencontré lors d’un concert, il ya presque 8 ans. Il me fait part de sa vision, me donne son retour. Depuis 9 ans, je compose une chanson par jour, guitare/voix, et j’écris le texte. A aujourd’hui, j’en suis à 450 chansons enregistrées sur disque dur. Je suis assez fier d’avoir des albums qui peuvent durer jusqu’à la fin de ma vie. Pour l’EP, « Le rayon vert », j’ai choisi de moins écrire et de me concentrer sur quatre chansons. J’ai sollicité ma mémoire pour évoquer mes souvenirs personnels ; avec le titre « Hold-on », je parle d’addiction ; il y en a eu dans ma famille. « King of the jungle », ce titre évoque un peu mon parcours et les difficultés rencontrées par un artiste. Je revis presque mes traumatismes à travers la musique. « Rock in the sea », parle de persévérance, du rocher, image de mon noyau familial, ma femme et mes enfants, ma maison. Je casse l’image de l’adolescent et je construis une image d’homme, avec des valeurs. Je l’ai tout de même construit comme un album, avec un fil conducteur, une trame. Le début est léger et ensuite il commence à prendre son sens avec « Hold-on », puis on finit par un ovni avec « King of the jungle ». Les gens parfois n’écoutent pas toutes les chansons. Dans mes albums précédents, j’ai eu des retours sur seulement un ou deux titres. Avec quatre titres, je suis convaincu que tout est écouté.
-Vous avez participé à de nombreux projets et collaborez avec différents domaines dont le cinéma ( « On road two roads », BO du roman de « Jukebox Motel » en duo avec Juliette Amanet, « Days of pearly spencer », BO de L’invitation ; « Indamour » BO du film « Embrasse-moi »). Quel est votre souvenir le plus marquant ?
LE : Ma collaboration avec Juliette Armanet m’a le plus marqué. C’était avant qu’elle soit connue. J’ai découvert sa voix par hasard. J’ai eu une commande pour faire la musique du livre « Jukebox Motel » sur Johnny Cash, écrit par Tom Graffin. Je cherchais quelqu’un pour les chœurs. J’ai donc fait appel à elle. Je trouvais dans sa voix quelque chose de magique, notamment dans ce projet. Dans « Indamour », également, Juliette chantait en anglais pour la première fois.
Ma rencontre avec Keren Ann est un très bon souvenir, une belle collaboration avec une femme qui a de l’expérience, avec une voix incroyable.
Je ne fais plus de musique de film. Les chansons sont parfois prises, volées, sans signatures.
Une anecdote, pour le film « De plus belle » pour lequel j’avais écrit trois chansons. J’ai été invité à l’avant-première. Enthousiaste et émerveillé, j’ai mis mon plus beau costume, pour rejoindre éventuellement les personnalités, Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, qui finalement étaient habillés simplement. Je m’étais mis en tête que ce serai comme le festival de Cannes. J’étais presque mal à l’aise en réalité. A la fin de la projection, tout le monde prenait des photos devant l’affiche. Je me suis avancé pour participer au photo-call et l’a on m’a dit « Non, tu n’es pas sur la liste ». Je suis parti un peu déçu, ma musique a été utilisée sur le film et je n’ai pas eu droit à une photo.
Dans la musique, j’aime la création, aussi, être face au public, aux critiques. Après un concert et quoi qu’il arrive, tu repars avec ton matériel. Il y a quelque chose d’ancré dans la terre.
– Cette crise sanitaire impacte le domaine de la musique, quel est votre ressenti ? Vos projets, vos résolutions pour 2021?
LE : Je suis un artiste qui a réussi à gagner sa vie en faisant de la musique. Mais mon parcours a toujours été fragile. Lorsque je me suis lancé en solo, j’avais des concerts de prévus qui me permettaient de faire une année pleine. J’ai toujours été habitué aux problèmes liés aux situations, à la ténacité et au courage. Tous les musiciens y sont confrontés aujourd’hui.
Actuellement, la situation est terrible car je ne peux pas me projeter, penser à une tournée, aux concerts. Malgré la catastrophe, je m’adapte. J’espère qu’après tout ça, les gens reprendrons goût aux sorties et s’apercevront de l’importance d’aller voir des pièces de théâtre, d’aller à des concerts, d’aller à la rencontre sociale.
Ce moment de crise m’a mené à participer au projet Bar Spleen Challenge, en Normandie, au mlois de décembre. Des séquences courtes ont été réalisées dans des bars par Jonathan Perrut, réalisateur de mon clip « Rock in the sea », pour montrer la détresse des gens, pour montrer ce qu’il y a derrière les bars fermés aujourd’hui.
Clip-vidéo: « Rock on the sea »
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« Le rayon vert »
Lewis Evans
Nouvel EP
Sorti le 22 janvier 2021, Chez ZRP
Clip-vidéo :
« Rock in the sea », réalisé par Jonathan Perrut
A voir actuellement: Bar Spleen challenge
#barspleenchallenge