Crooner français, Yves Carini, est un musicien, auteur, compositeur de jazz à la carrière internationale, soutenu par un public américain depuis son premier album. Aujourd’hui, il présente une version jazz symphonique du célèbre titre « Hymne à l’amour » d’Edith Piaf et son clip-vidéo. Ce titre fait partie de l’album, « The way you are », qui sortira en septembre 2020.
La musique a toujours fait partie de sa vie, notamment le jazz que nous connaissons tous. Son père, Jeff Carini, était le plus jeune des compositeurs du groupe d’Yves Montand.
Yves s’est alors instinctivement tourné vers cet art, soutenu par les grands artistes de ce domaine.
Son premier album, « Un été parisien » est sorti en 2005. Composé de chansons originales, il a été enregistré avec le guitariste d’Oscar Peterson, sur le label Nocturne, un album à vocation internationale.
« Midnight Rendez-vous », est sorti en 2007, à l’époque où les jeunes chanteuses jazz émergeaient, Norah Jones, Diana Krall. Ce qui lui a permis de se positionner dans ce genre.
Ce nouvel album, enregistré à Paris et à Los Angeles, est un moment d’exception, sophistiqué, accompagné par un orchestre symphonique. Plus de quarante musiciens de la partie enregistrée en France le composent.
Dix reprises de tubes français et internationaux, arrangés pour la plupart par Jorge Calandrelli, arrangeur et producteur américain de renom, et Randy Waldman, Christian Jacob, Vinnie Colaiuta, Tom Scott, Larry Koonse, Kevin Axt, Ray Brinker, Don Murrey, tous présents en studio. L’album a été enregistré au Capitol Studios, Hollywood, studio de Franck Sinatra et de Dean Martin ainsi qu’au studio de la Grande Armée pour la partie symphonique.
La sortie d’un prochain extrait, « Estate », célèbre chanson d’amour italienne, est prévue pour septembre 2020.
Interview, Yves Carini
– D’où vient cette passion pour le jazz vocal ? A quel moment avez-vous su que ce serait votre voie ?
YC : La musique jazz a toujours fait partie de ma vie. Autodidacte, je me suis imprégné de ces moments d’enfance où je commençais déjà à composer. A la maison, on écoutait beaucoup de musique de jazz et de variété française. D’autant que mon père était compositeur guitare, il faisait partie de l’équipe d’Yves Montand. Il a été aussi influencé par le jazz. J’ai cette culture de la mélodie, propre au jazz. La chanson de Miles Davis, « Someday my prince will come», est une mélodie revisitée dans un style jazz. J’écoutais les disques avec plaisir, Django Reinhardt, Stan Getz et Ella Fitzgerald, la chanteuse qui m’a le plus influencé. A la maison, nous recevions toujours des musiciens, des jazzmen qui venaient jouer avec mon père. Prendre le chemin du jazz m’est venu naturellement. Cela fait partie de ma culture. A l’adolescence, j’écoutais plus la musique pop noire américaine, George Benson, Earth Wind and Fire, Stevie Wonder, Oscar Peterson, Al Jarreau. Par la suite, j’ai approfondi tous les courants. J’ai connu le jazz fusion, le jazz rock et la chanson française, type Michel Jonasz, Nougaro. Le jazz fait partie de mon ADN, par le biais de mon père et par mon attirance naturelle.
– Tout jeune cet univers musical du jazz était familier. Quel plus beau souvenir en retenez-vous ?
YC : Adolescent, j’ai été marqué, par différentes rencontres. J’ai rapidement composé des mélodies que je chantonnais à l’oreille de mon père.
Un souvenir qui me revient en mémoire assez souvent est la rencontre de fameux musiciens, sur un plateau de télévision, pendant les répétitions, où ma mère, costumière, travaillait, lorsque j’étais adolescent. Le studio se situait aux Buttes Chaumont dans le 19ème arrondissement, à Paris. Le concept de l’émission consistait à faire venir des personnalités du monde de l’art, musiciens, acteurs, danseurs, que l’invité choisissait, avec un public, en live. Ce jour-là, l’émission était consacrée à Michel Jonasz. Ses invités étaient Al Jarreau et Manu Katché. C’était surréaliste, un grand moment.
Plus tard, j’ai rencontré Yves Montand. Un grand moment aussi, il était impressionnant.
– Après deux albums remarqués, vous laissez passer du temps avant « The way you are ». Quelles ont été vos motivations premières pour vous replonger dans la composition ?
YC : Effectivement, j’ai laissé passer du temps. Après un premier album « Un été parisien » qui a eu du succès ainsi que le second « Midnight Rendez-vous », la maison de disque Nocturne avec qui je travaillais a fermé. C’était dans les années 2008, le début de la crise du disque. J’ai donc pris du recul. Je me suis ressourcé en Sicile et à Los Angeles où je faisais des activités toujours en lien avec la musique. Puis j’ai eu envie de faire un troisième album. A Los Angeles, j’ai rencontré mon manager, Cyrille Totozafi. Nous avons commencé à réfléchir ensemble à un projet. Nous avons travaillé sur le concept de l’album, des reprises françaises et anglo-saxonnes, toujours dans mon style, élégant et sophistiqué. Le véritable déclic de la réalisation de cet album a été la réponse inattendue de Jorge Calandrelli, arrangeur aussi de Seal, Stevie Wonder, Céline Dion, Andrea Bocelli, Michael Buble et nominé 28 fois aux Grammy Awards. Je l’ai contacté via son site et sa réponse positive était inespérée. Il souhaitait réellement travailler sur cet album. Je n’ai plus eu le choix. Sa réponse a été le vrai déclic. C’était une opportunité inouïe, le meilleur arrangeur de cordes au monde, dans son style.
– Croyez-vous que le jazz s’improvise ? Serait-il le genre musical qui correspond le plus à la vie, j’entends aux émotions diverses, à l’amour, à la mélancolie ? C’est pourquoi l’improvisation définit bien ce genre, impalpable, inattendu, instinctif. Est-ce pour ces raisons que vous avez choisi de travailler avec un orchestre symphonique ?
YC : Le jazz est un genre intéressant car il donne beaucoup de liberté et permet d’improviser. Cela revient à s’accorder sur une mélodie définie, pas des moindres, l’« Hymne à l’amour » d’Edith Piaf, un titre classique et intemporel que nous pouvons interpréter librement. La chose qui m’importe le plus dans la vie est la liberté. C’est pourquoi le jazz me correspond ainsi que la réinterprétation de titres. Mes valeurs me poussent à ne pas m’enfermer, je suis libre. Cela renforce mon véritable amour pour le jazz, synonyme d’improvisation, d’interprétation singulière, d’écoute de ses sentiments, de joies, de peines et de partage. Je donne ma propre vision de l’ « Hymne à l’amour » avec ce single. Je parviens à phraser différemment, en respectant la chanson.
« Les mots bleus », du chanteur Christophe, est une reprise empreinte d’élégance. On arrive à en faire quelque chose qui a un sens différent. Le jazz permet d’aller plus profondément dans les émotions car il y a plus de liberté.
L’orchestre symphonique vient sûrement de mon amour pour la beauté, l’élégance et la féminité. Le swing, par exemple est très viril. En choisissant l’orchestre symphonique comme accompagnement, j’opte pour un genre plus élégant, plus enveloppant qui permet d’aller au bout. Les cordes sont le paroxysme de la sensibilité, de la musicalité, chargées de significations : douceur, romantisme. Très peu de chanteurs se font accompagner par un orchestre symphonique, à la différence des cuivres.
– Vous êtes encadré, depuis vos débuts, d’artistes de la musique jazz des plus fameux. Quelles sont vos impressions ? Avez-vous eu des hésitations ou plus une motivation ?
YC : Lorsque j’entreprends quelque chose, j’essaye de faire le maximum, d’être au top. «Un été parisien » est un album avec un quartet, piano et batterie. Je souhaitais être accompagné par les meilleurs musiciens. J’ai pensé pour la batterie à Jeff Hamilton, batteur de Diana Krall et à la basse, Pierre Boussaguet, bassiste de la chanteuse. Rencontrer et travailler avec de grands musiciens et arrangeurs est un challenge. Je suis admiratif et confiant. Je suis très attentif aux musiciens. Mieux ça joue, plus je suis transcendé et je suis capable de donner le meilleur. C’est un plaisir incommensurable. Idem pour les arrangements de Jorge Calandrelli et Randy Waldman. Cet accompagnement des plus fameux s’entend.
– Comment avez-vous fait le choix des reprises qui composent ce nouvel album ? Parlez-vous toujours d’amour ?
YC : Je parle toujours d’amour, en particulier pour celui-ci. Le concept de l’album se base sur des reprises de tubes pop français et américains avec un orchestre symphonique, dans mon style. Ce sont des chansons d’amour, des love songs. D’ailleurs, j’ai un projet d’album composé de love songs. L’amour a toujours été chanté et on le chantera toujours car il est inspirant. Le sentiment d’amour est unique, indescriptible. Pour la composition de cet album, j’ai choisi des mélodies sur lesquelles je pouvais apporter quelque chose. « Estate », (créée par Bruno Martino, texte de Bruno Brighetti, Italie, 1960), est le prochain titre que je dévoilerai début septembre 2020. Une des plus belles chansons d’amour.
– Nous vivons une période assez difficile, inhabituelle, de crise sanitaire. Quel est votre ressenti ?
YC : J’ai une philosophie de vie qui consiste à sortir le positif du négatif. Dans toutes les situations, je me raisonne et cherche toujours le positif. J’ai vécu des moments très difficiles et j’ai su rester optimiste.
Effectivement, nous sommes confinés, en cette période de crise sanitaire. Nous ne pouvons pas faire autrement. Il va ressortir de cette situation des choses positives pour les gens qui restent sur cette terre. Il y a des contraintes auxquelles finalement nous nous adaptons. Nous vivons différemment et nous utilisons les réseaux sociaux d’une autre manière, plus intelligente car nous les utilisons pour vraiment échanger, créer le lien que nous n’avons plus physiquement. De plus, nous nous entraidons et nous sommes solidaires. Nous sommes arrivés au bout d’un système, nous devons nous renouveler et vivre différemment. La nature nous lance des appels, un avertissement ; les dauphins reviennent à Venise, les oiseaux s’entendent à Paris. Prenons-le comme un signal, inventons une nouvelle société de consommation. Ce sacré virus, même si certaines personnes ont disparu, va nous permettre de basculer sur autre chose.
« Hymne à l’amour », single extrait de l’album :
« The way you are »
Yves Carini
Sortie de l’album : septembre 2020
Orchestre symphonique
Jorge Calandrelli, arrangeur et producteur, Randy Waldman, Christian Jacob, Vinnie Colaiuta, Tom Scott, Larry Koonse, Kevin Axt, Ray Brinker, mixage Don Murrey.
Clip-vidéo, « Hymne à l’amour »
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