Photographe de lifestyle, de mode et de voyage, Guillaume Dupré se spécialise, pour ses projets personnels, dans la photographie abstraite. Il prend comme support l’eau et la réflexion solaire. La série « Galac Sea » sera exposée à la galerie Deux6, à Paris, du 18 juin au 31 juillet 2020.
Avant de se lancer dans la photographie, Guillaume travaille en tant que directeur artistique au sein de différentes agences de publicité, à Paris. Puis, il réalise de nombreuses campagnes publicitaires, en France et à l’étranger, ainsi que des carnets de voyage.
@Guillaume Dupré, SBM Monaco @Guillaume Dupré, Motel 202, fashion branding
Le surf est aussi une de ses passions. Il enrichit son travail photographique de son expérience de la mer. L’eau, le ciel, la lumière sont vues différemment dans les vagues.
« Galac Sea » est une invitation au voyage, à contempler ce qui est infiniment grand et infiniment petit. Le photographe interroge l’ombre et la lumière en jouant avec la réflexion solaire et l’eau. La série de photographies abstraites nous plonge dans un univers sensoriel particulier.
Il s’agit de transformer le jour en nuit.
Après une exposition remarquée de cette série, à Seignosse, pendant la compétition internationale de surf Quicksilver Pro Surf, et de nombreuses expositions collectives, Guillaume Dupré la présente, pour la première fois, à Paris, à la galerie Deux 6. La galerie l’a représenté aussi lors de la foire de la photographie internationale, Fotofever, en 2019.

Interview, Guillaume Dupré
– Comment avez-vous commencé la photographie ?
GD : Je me suis intéressé à la photographie assez jeune. Mon père était passionné de photos. Pour mes treize ans, il m’a offert un appareil. J’ai eu, à mon tour, l’envie de photographier sans cesse, à la maison, entre amis, en voyage.
Plus tard, j’ai fait une école d’arts appliqués où la photo a été moins présente que le dessin ou la peinture qui étaient des classes obligatoires.
Je suis revenu à la photographie lorsque j’ai commencé mon travail professionnel. J’étais directeur artistique dans des agences de communication. J’étais alors très proche du monde de l’image, de la réalisation. Parallèlement, je développais un travail photographique de portraits, de paysages ou encore je réalisais des carnets de voyage. J’ai appris également à retoucher les photos. Cette maîtrise me permet aujourd’hui de les retoucher en développant un style qui m’est propre.
– Quel est votre technique photographique ?
GD : J’ai tendance à sous-exposer mes photographies pour faire ressortir des traces de lumière. Travailler sur l’ombre fait ressortir la lumière. J’ai appliqué cette technique pour ma série « Galac Sea ». Je suis parti des noirs profonds pour faire ressortir les points de lumière. En fermant l’obturateur au maximum, j’obtiens ce résultat. La photographie apparait comme une représentation du ciel, un appel au voyage dans les étoiles, bien que les photos aient été prises en bord de mer, souvent en fin de journée pour avoir la meilleure lumière.
– Votre univers photographique est plutôt abstrait. De quoi vous êtes-vous inspiré pour cette série « Galac Sea » ?
GD : « Galac Sea », vient de la réflexion du soleil sur le rivage. Je me suis inspiré du courant artistique aborigène, « le temps des rêves » qui consiste à cartographier une région par points de couleur permettant de créer une connexion avec leurs ancêtres (Référence Dorothy Napangardi). Egalement intéressé par l’astronomie, je me documente beaucoup sur ce sujet et je l’utilise pour ma créativité.
Le but ici est de créer une cartographie de l’espace. Avec mon fils, nous avons trouvé tous les noms des œuvres ensemble en effectuant des recherches.
Mes travaux de commandes sont dans un univers lifestyle et mode. Dans ce travail artistique personnel, l’approche est différente, beaucoup plus abstraite.
– La proximité de la mer, votre lieu de vie et votre passion pour le surf vous influencent-ils ?
GD : Oui, effectivement la proximité avec la mer et mes activités ont un rapport. Lorsque je vais surfer ou me balader en bord de mer, j’ai toujours mon appareil photo avec moi. J’ai trouvé cet effet que j’utilise, grâce à une erreur de réglage que j’avais poussé au maximum. J’ai eu l’idée ensuite de réaliser cette série à partir de ce résultat. Chose faite, j’ai commencé par une publication dans un magazine d’art contemporain (Faux Pas) et j’ai ensuite exposé à Seignosse, là où j’ai pris les photos avant de les exposer à Paris, à la galerie Deux6. Il y a des grands et des petits tirages, dans l’esprit des photographies de la Nasa. Le grand format donne du volume à la photographie et plus de profondeur. La matière deviendrait presque palpable.
– Peut-on parler d’étude sur l’ombre et la lumière ?
GD : Je travaille plus sur l’ombre pour faire ressortir la lumière. Pour avoir ce rendu, cela implique de photographier la lumière naturelle. Il faut avoir un contraste fort pour mettre le sujet en lumière. Pour cela, il faut être au bon endroit, au bon moment. Le travail est réfléchi et calculé. Lorsque je réalise des photos de lifestyle, j’essaye toujours de trouver une cohérence. Je vais aller vers les noirs lumineux. Ce procédé se retrouve dans l’ensemble de mon travail.
– Quels sont vos projets ?
GD : J’ai l’idée d’un projet autour des aires d’autoroutes, dans un style plus du figuratif. Mon but serait de faire un livre sur la vie des routiers et l’univers qu’ils se créent dans leur camion loin de chez eux. Un hommage à mon grand père qui partait toute la semaine avec son camion vendre ses fruits et légumes. Je garde ce projet pour 2021.

www.guillaume-dupre.com/photography
« Galac Sea »
Guillaume Dupré
Exposition photographique
Galerie Deux6
66 avenue de la Bourdonnais, 75007 Paris
Initialement prévu du 2 avril au 10 mai 2020
Du 18 juin au 31 juillet 2020
Le site de la galerie: