« Le Prix », au Théâtre Hébertot, avec Pierre Arditi et Ludmina Mikael, mise en scène Tristan Petigirard

« Le Prix », pièce contemporaine, écrite par Cyril Gely, est actuellement au Théâtre Hébertot, à Paris. Avec Pierre Arditi, Ludmila Mikael, Clara Borras et  Emmanuel Gaury. La mise en scène est  signée Tristan Petigirard. Du  22 janvier au 27 avril 2025. 

« Le Prix » est une histoire qui tient en haleine. Elle se situe en 1946, plus précisément le 10 décembre, au Grand Hôtel de Stockholm. Le personnage central, Otto Hahn attend de recevoir le prix Nobel de chimie. Quelques heures avant, il est rejoint dans sa suite par Lise Meitner, son ancienne collaboratrice avec laquelle il a travaillé plus de trente ans. De nombreux échanges entre les deux scientifiques ont lieu, Lise lui rappelant leurs années d’études et de recherches, et sa participation également à la découverte.
Otto et seul à recevoir le Nobel. Alors qu’ils étaient deux au départ dans leur recherche scientifique puis séparés par des faits historiques.
Avec justesse, les comédiens dialoguent et des révélations sont faites.
Pierre Arditi interprète le personnage d’ Otto Hahn. Ludmila Mikael, Lise Meitner, est convaincante.
Tristan Petitgirard, acteur et metteur en scène de théâtre, signe la mise en scène. De nombreuses pièces sont à son actif, « Rupture à domicile », « Des plans sur la comète », « La Machine de Turin », « Dans les yeux de Monet »…
Dans ce huis-clos, la notion d’ombre et de lumière est présente. La mise en scène le montre.
La subtilité est autant dans le texte, que dans le jeu ou encore dans la mise en scène. On y questionne: « Quelle est la différence entre la jalousie et l’envie ? ». Tout est amené avec délicatesse. Le spectateur est captivé, emporté dans cette histoire, par le jeu des acteurs qui mènent l’histoire avec brio. Le décor est posé et les choses avancent peu à peu jusqu’au dénouement qui nous surprend presque par la réaction d’Otto. Le spectateur en sort saisi par cette histoire contée.

         Interview : Tristan Petigirard

– Comment avez-vous abordé la pièce et fait le parallèle avec le roman?

TP : Cyril Gely avait déjà écrit la pièce quasiment comme le roman. Il l’a adapté. Il y a très peu de différences entre les deux. Le roman est déjà très dialogué. Je l’ai lu mais je me suis occupé seulement de la pièce, de l’adaptation. Nous avons travaillé ensemble sur différentes versions avec les acteurs.

– Le texte est conséquent, comment se sont passées les répétitions ? Avec Pierre Arditi, acteur, comédien qui a une grande carrière théâtrale, sur quoi avez-vous axé votre travail ? Avec Ludmila également ?

TP : Le texte est très dense, comme une grande partition qui permet d’avoir beaucoup d’humanité avec de tels acteurs. Nous avons travaillé tout l’aspect émotionnel pour ne pas être dans quelque chose d’informatif, de déclaratif et sur comment toute cette histoire et tout ce que l’on pouvait dire les reliait à leur histoire à eux deux. Tel a été notre axe principal de travail.
Ils se sont complètement prêtés à ce jeux là et se sont laissés diriger. Pour Pierre qui est un homme brisé de l’intérieur, j’ai travaillé sur cela. Pour Ludmila qui vient pour régler ses comptes, il ne fallait pas qu’elle abatte ses cartes trop tôt. Nous avons donc travaillé sur cette pseudo détente pour l’amener en confiance. Pour mieux arriver à jouer avec lui, même si Ludmila laisse passer quelques piques, avant l’affrontement direct entre eux.

– Est-ce une pièce qui vous a particulièrement touché et pourquoi?

TP : Cette pièce me touche particulièrement. Elle parle d’un thème qui revient souvent. Il s’agit des oubliés de l’histoire. Je pense à la pièce de Cyril Gely et Eric Rouquette, « Signé Dumas ». Auguste Maquet, collaborateur de Dumas été complètement oublié. Ou encore dans « La Machine de Turin »,  Turin a été oublié pendant des années. Dans « La maison du loup », Ed Morrell a été également oublié. Dans « Le Prix », il s’agit d’une femme oubliée. Il y en a beaucoup. Cette thématique me tient à cœur, en tant qu’homme, en tant que père. Elle est très actuelle. Elle parle aussi de la montée d’un certain obscurantisme.
J’avais très à cœur de monter cette pièce avec ces deux légendes, Pierre Arditi et Ludmila Mikael.

« Le Prix »

Au Théâtre Hébertot

Avec Pierre Arditi, Ludmila Mikael, Clara Borras et Emmanuel Gaury
Mise en scène: Tristan Petigirard
Assistante mise en scène Léa Moussy
Auteur : Cyril Gely

Du 22 janvier au 27 avril 2025


http://www.theatrehebertot.com