« Madame » est une comédie dramatico-clownesque, créée par la Compagnie Bliss’Art, et librement inspirée de la célèbre proxénète Madame Claude. Cette création collective est burlesque. Trois représentations sont prévues à Paris, le 12/19 et 26 octobre 2024, au Théâtre Clavel.
L’histoire de Madame Claude, personnage des années 70, a marqué nos esprits. La compagnie Bliss’Art a choisi d’évoquer ce sujet dans leur nouvelle création.
Ils sont quatre sur scène, à la création et à l’écriture :
Anne Cammas, Christina Koubbi, Benoît Gazeau et Miriam Moleon.
Il s’agit d’un travail commun.
Venant de différents horizons, d’écoles de théâtre, de techniques, ils font le choix d’aller vers le clown pour représenter Madame Claude, cette personne qui a existé, forte et mystérieuse. Les personnages évoluent sur scène et passent une sorte de casting. Les thèmes de références sont la manipulation, le pouvoir et la condition féminine.
Interview : Christina Koubbi
– « Madame » est une création collective de la compagnie dont vous faites partie, quelques mots sur celle-ci ?
CK : La compagnie Bliss’Art existe depuis douze ans. J’en suis la directrice artistique. Les projets culturels, sociaux, la femme et sa condition, sont au coeur de chaque création.
Parallèlement, j’ai créé le « Festival La Roche aux Femmes » (2023), autour de la femme, de la condition féminine sous différentes formes artistiques. Il s’est déroulé en Charente-Maritime. Séverine Ferrer en est la marraine. Nous travaillons sur la version itinérante, avec des expositions, des performances. La compagnie a un engagement certain. Ces sujets nous tiennent à cœur.
– Pourquoi avoir choisi ce sujet « Madame Claude »? Qu’est-ce qui vous a inspiré dans cette histoire, par rapport à la comédie, au clown?
CK : Madame Claude a été une évidence. Le projet « Madame » date de 2018. Créé par nous quatre, le sujet nous est venu lors de notre rencontre durant un stage de clown. Dès lors, nous avons commencé à travailler ensemble et à monter ce projet avec du clown. Le personnage de Madame Claude est emblématique. Forts de ce fait, le clown nous est apparu comme une évidence pour la jouer. Il s’y prêtait bien. Il nous aide, de part l’exagération, le burlesque pour élargir le personnage. Nous ne voulions pas de vulgarité, le biais de l’humour est mieux perçu. Le sujet nous a demandé beaucoup de visionnages de films et toute la pièce est basée sur nos recherches. À l’époque, les filles de « Madame », ne disaient rien. Elles voulaient entrer dans cette haute société. Madame Claude avait un grand carnet d’adresses. Les appels n’avaient pas de cesse. De ce fait, nous avons utilisé le téléphone, objet principal, dans notre mise en scène.
Le spectacle commence comme un casting, comme si l’on allait entrer chez Madame. On peut s’interroger, est-ce que cela pourrait être actuel ?
– À la fois directrice artistique, comédienne, qu’elle a été votre part de création ?
CK : Nous avons réellement écrit ce spectacle ensemble. Nous avons commencé le travail avec des lectures de ses écrits, puis nous sommes passés au plateau avec des improvisations. La question se posait : qu’avons-nous envie de raconter au sujet de Madame Claude ? Sans vulgarité, nous souhaitions parler de ses filles et de ce qu’elles ont vécu. L’idée de rentrer dans un cadre, de disposer de son corps nous a interpellé. Par ailleurs, il est intéressant de confronter notre monde d’aujourd’hui et celui-ci. Nous faisons ce genre de spectacle pour informer, se poser des questions. Le clown est l’exercice le plus difficile. Il nécessite de s’interroger sur comment se déplacer, sur l’intention. Nous ne pouvons pas tricher. Il est donc intéressant de le confronter à cela. Les étapes de création ont été composées de recherches, de doutes, de moments créatifs.
– Les dates à Paris approchent, au théâtre Clavel. Étiez-vous en pleine répétition et comment abordez-vous ce travail là ?
CK : Jusqu’à présent, nous étions en résidence à Orléans, à la MAM.
Deux dates où nous étions sur scène, le 14 et 15 septembre 2024.
Nous avons accueilli notre nouvelle comédienne, retravaillé la mise en scène, revu les costumes, le décor pour être vraiment dans les années 70.
Les répétitions ont commencé pour nos dates au théâtre Clavel.
– Avec la compagnie, la pièce, une tournée est-elle prévue ensuite? Vos projets?
CK : Une nouvelle tournée pour « Madame » aura lieu en mars-avril 2025, au Guichet-
Montparnasse, à Paris. D’autres dates sont à confirmer.
Un nouveau projet est en train d’être créé, « Assez ». Il aborde le sujet des violences conjugales, du couple. Cette pièce est signée Francis Brethenoux-Seguin. Séverine Ferrer en est la marraine. Je suis à la fois à la mise en scène et le personnage principal.
« Madame »
Au Théâtre Clavel à Paris
Les 12/19/26 octobre 2024
Avec Anne Cammas, Christina Koubbi, Benoît Gazeau et Miriam Moleon
Une création de la Compagnie Bliss’Art
Sous l’oeil extérieur de Sonia Savary
Costume : Christophe Monchatre
Production: la compagnie Bliss’Art
Culture Mode San11 